Des Soirs
(II)
Sous les vitres du hall nitreux que le froid fore
Et vrille et que de mats brouillards baignent de vair,
Un soir, en tout à coup de gel, s’ouvre l’hiver,
Dans le foyer, fourbi de naphte et de phosphoreQui brûle : et le charbon pointu se mousse d’or
Et le posthume été dans l’or se réitère ;
Il émeraude un bol, il enturquoise un verre
Et multiplie en chatons d’or son âme encor.Par à travers ce feu qui le détruit, sa joie
Est de faire des fleurs parmi les lustres, vivre !
Et d’allumer sa mort comme une fête. Au loin,Lorsque tonne l’automne et que le vent disjoint
On serre en noeud ses poings et que gratte le givre…
Ô cette mort que l’on torture et qui flamboie !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
- J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie
- Les Meules qui Brûlent
- Les Vêpres
- Les Saints, les Morts, les Arbres et le Vent
- Sois-nous propice et consolante encor...
- S'il était vrai
- La glycine est fanée et morte est...
- Si d'autres fleurs décorent la maison
- Lorsque ta main confie, un soir...
- L'Ombre est Lustrale et l'Aurore Irisée
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire