Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume
Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume
Poussaient au bord de nos chemins
Le vent tombait et l’air semblait frôler tes mains
Et tes cheveux avec des plumes.L’ombre était bienveillante à nos pas réunis
En leur marche, sous le feuillage ;
Une chanson d’enfant nous venait d’un village
Et remplissait tout l’infini.Nos étangs s’étalaient dans leur splendeur d’automne
Sous la garde des longs roseaux
Et le beau front des bois reflétait dans les eaux
Sa haute et flexible couronne.Et tous les deux, sachant que nos coeurs formulaient
Ensemble une même pensée,
Nous songions que c’était notre vie apaisée
Que ce beau soir nous dévoilait.Une suprême fois, tu vis le ciel en fête
Se parer et nous dire adieu ;
Et longtemps et longtemps tu lui donnas tes yeux
Pleins jusqu’aux bords de tendresses muettes.
Poème préféré des membres
angelthierry a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
- J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie
- Les Meules qui Brûlent
- Les Vêpres
- Sois-nous propice et consolante encor...
- Si d'autres fleurs décorent la maison
- Les Saints, les Morts, les Arbres et le Vent
- La glycine est fanée et morte est...
- L'Ombre est Lustrale et l'Aurore Irisée
- Lorsque ta main confie, un soir...
- Le clair jardin c'est la santé
Mon esprit est flottant, comme la blanche écume
Qui glisse sur les eaux sans suivre aucun chemin.
Ma conscience ne sait ce que produit ma main
Quand elle fait courir, sur le papier, ma plume.
Mes souvenirs épars (ou, parfois, réunis)
Font un bruit fort confus, murmure de feuillage.
Mon rêve me conduit auprès de l'infini
Ou bien le long des rues de mon petit village.
Ce vieux corps, en son automne,
Se souvient qu'il est roseau
Dont nul ne fait de couronne,
Sur le bord des noires eaux.