Poème 'De l’importance des maîtres' de ATOS

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De l’importance des maîtres

ATOS

Ah mes valets comme je vous aime !
Vous avez la hardiesse du troupeau !
Vous donnez à mes terres la valeur de mes os !

Ah mes valets comme je vous trouve bien beaux…
Vous avez l’élégance d’une sagesse qui invente l’échafaud !

Ah mes valets comme je vous blesse
Vous avez la chair tendre de l’agneau.
Répétez sans maladresse :
« Le lait est pour le maître
puisqu’il nous jette si vite dans l’eau. »

Ah mes valets comme je vous traîne
sur tous les chemins et les pieds au sabot !
Vous êtes toujours en confesse du crime que je vous adresse.
Comme mes matins seraient communs si je ne vous avais pas un peu …
Sous la main !
Une caresse, une pièce ? Vous voilà vite aux abois !
Que je vous lance un peu le bâton pendant que je savoure vos lardons !

Ah mes valets comme je aime !
A voir porter si vite vos douzaines je ne vois point s’éteindre mon nom !
N’est ce pas pas là un beau domaine,
Celui où les valets ne valent à leur Maître aucune peine…
et lui rapportent toujours son bâton ?

Ah mes valets comme je vous aime…
Vous méritez bien votre nom !

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