De la gloire de nos actions
Créer son propre espace entre l’indéchiffrable et le connu. Un espace où respireraient le risque et la gloire comme deux poumons qui mèneraient à la tête l’idée d’une liberté d’être.
C’est peut être la seule quête qui devrait motiver l’aventure humaine.
Créer le doute afin de distancer la peur de méconnaître de la prétention d’un savoir et ainsi briser le mutisme de l’action. Et que par cette brèche ouverte nous puissions être capable d’inventer un souffle dont l’absence retentissante nous condamne sévèrement au mutisme et à l’aveuglement de toute raison.
Se mettre en capacité de langage ne veut pas dire produire un verbe universel. Une uniformisation de la formule. Car toute formule unique est impossible. Se mettre en capacité de langages c’est d’abord reconnaître sa propre architecture sa propre conception de ce « qu’il nous est », en nous même, et donc de maîtriser ce qu’on peut exprimer de soi même et donc par soi même.
Si je dis arbre là où l’autre dit maison. Suis je pour autant un oiseau ?
Si je m’accorde la liberté de penser arbre pour maison, si je me donne ce droit, je peux exprimer mon idée par l’image que je reconnais. Si l’autre se met en capacité de langages il peut admettre qu’un arbre dans mon espace est une maison. Il sera plus facile pour lui de comprendre ce que la valeur d’une fenêtre, d’une porte, d’une clé peut revêtir pour moi. Et si j’admets qu’une maison n’est pour l’autre pas un arbre, je peux peut être capable de concevoir son idée du bois, de la sève, et de l’oiseau. Et c’est par le revêtement de ces choses que l’autre m’apparaît.
Si nous maintenons un langage unique et coutumier d’un fait nous avons l’illusion d’une communication, nous parlons mais ne communiquons pas.
L’art ouvre la brèche. L’art où silence devient signe, couleur devient matière, où lumière devient vocable, où l’artiste convoque l’autre à se mettre en capacité de langages. De son propre langage. De quitter l’ordre établi et coutumier de l’expression générale pour s’interroger sur l’image maison, l’image arbre et le pousser à s’interroger sur le fait de n’être pas sur un arbre et de naître dans une maison. Et pour cela je dois quitter cette terre connue que je sais ; Où les arbres poussent dans le jardin des maisons. Prendre le risque de quitter l’arbre et la maison.Me dévêtir de ce que moi même j’utilise pour tenter maladroitement d’exprimer ce que je reconnais.
Me défaire et espérer atteindre ma gloire. Gloire non pas d’être reconnu par un fait coutumier et général, sans sens , ni raison, mais gloire par le fait que je crée mon espace dans lequel je peux évoluer et recevoir les langages des autres, c’est à dire être en capacité de langages comme je me mettrai en capacité de marche. Libre de marcher ou pas. De moi aux autres et des autres à moi.
Comprendre le rapport, l’admettre ou le refuser.
Mais libre de nommer arbre de la façon dont il pose son écorce contre moi et libre d’entrer ou de sortir des maisons où les jardins n’entrent pas. Libre de diriger mon action.
La poésie n’est pas un art. Elle n’est que le produit d’une traduction, un carton d’invitation, une torche qui en enflammant les mots et qui peut indiquer à chacun l’espace entre l’indéchiffrable et le connu.
L’art peut exister sans l’idée de poésie, et même peut être doit il toujours ignorer cette idée, car cela n’est pas sa gloire, mais la poésie elle ne peut exister sans la raison de l’art . Ainsi la poésie ne peut elle revêtir aucune gloire puisqu’elle n’est pas le sujet mais le verbe qui proclame l’avènement de l’art pour la gloire d’être ce que nous deviendrons.
Homme, arbre, oiseau ou maison peut importe l ‘épaisseur de ces mots pourvu que leur son porte à travers notre raison.08.2015
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ATOS
Nom : SHRIQUI GARAIN
Prénom : Astrid
Naissance : non renseigné
Présentation : non renseigné
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