Dans une ville où rien n’existe
Dans une ville où rien n’existe et où tout se crée
perpétuellement sans jamais nous laisser un seul
instant de repos nous ne sommes vraiment que les
instruments d’une force qui anime et qui démembre
ces mursIl n’y a pas de conjonction pour ceux qui traversent
l’espace et le temps ne fut inventé que pour nous
transformer en barbaresPas une minute d’arrêt mais le tumulte l’angoisse
et cette immense lueur qui nous brûle avec nos
désirsUne fenêtre s’ouvre un homme se penche et jette un
cri qui serait comme le hoquet de ces murailles sans
regard. Demain le soleil éclairera ces myriades de
ruines immobiles. Demain à l’aube nous dormirons
encore parmi ces pierres cadavres émasculés par le
sommeil ou squelettes agités déjà par l’inutile certitude.
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Jacques PREVEL
Jacques Marie PREVEL (1915 – 1951) est un poète français. Il est surtout connu pour avoir été l’un des derniers et fidèles amis du poète Antonin Artaud. Venu du Havre, il arrive à Paris durant l’occupation. Vivant autour de Saint-Germain-des-Prés, il renonce à toute situation pour écrire. Ainsi connaîtra-t-il... [Lire la suite]
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