Dans l’enfer de son corps mon esprit attaché
Dans l’enfer de son corps mon esprit attaché
(Et cet enfer, Madame, a été mon absence)
Quatre ans et davantage a fait la pénitence
De tous les vieux forfaits dont il fut entaché.Ores, grâces aux dieux, ore’ il est relâché
De ce pénible enfer, et par votre présence
Réduit au premier point de sa divine essence,
A déchargé son dos du fardeau de péché :Ores sous la faveur de vos grâces prisées,
Il jouit du repos des beaux Champs-Elysées,
Et si n’a volonté d’en sortir jamais hors.Donques, de l’eau d’oubli ne l’abreuvez, Madame,
De peur qu’en la buvant nouveau désir l’enflamme
De retourner encor dans l’enfer de son corps.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
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Monstre d’inframonde
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Du seigneur tricéphale il ne faut t’approcher,
Car tu dois redouter son pouvoir de nuisance ;
Il a fait délirer l’empereur de Byzance
Qui dans un noir placard est allé se cacher.
Les raisins de la vigne, il les a desséchés,
Il peut faire cela par sa seule présence ;
Envers nul d’entre nous il n’a de complaisance,
Peut-être il nous fera tomber dans le péché.
Les Tables de la Loi par lui furent brisées,
Car il la comprenait, mais il l’a méprisée ;
Il sème la terreur et le désir de mort.
Il sera, nous dit-on, vaincu par une Dame
Qui marche sur les eaux et ne craint pas les flammes ;
Homérique sera leur lutte corps à corps.