Dame sans trop d’ardeur…
Dame sans trop d’ardeur à la fois enflammant
La rose qui cruelle ou déchirée, et lasse
Même du blanc habit de pourpre, le délace
Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamantOui, sans ces crises de rosée et gentiment
Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe
Jalouse d’apporter je ne sais quel espace
Au simple jour le jour très vrai du sentimentNe te semble-t-il pas, disons, que chaque année
Dont sur ton front renaît la grâce spontanée
Suffise selon quelque apparence et pour moiComme un éventail frais dans la chambre s’étonne
A raviver du peu qu’il faut ici d’émoi
Toute notre native amitié monotone.
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Stéphane MALLARME
Étienne Mallarmé, dit Stéphane Mallarmé, né à Paris le 18 mars 1842 et mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne) le 9 septembre 1898, est un poète français. Auteur d’une œuvre poétique ambitieuse et difficile, Stéphane Mallarmé a été l’initiateur, dans la seconde moitié du XIXe siècle,... [Lire la suite]
Trois nefs bizarres
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Sur cette nef de sable est un coeur, s'enflammant
Pour de folles amours, une âme jamais lasse
Des rêves qu'on poursuit, des songes qu'on enlace,
Au pays de Morgane et du prince charmant.
On voit sur la nef d'or s'allonger gentiment
Un oisif qui attend que les choses se passent,
Il ne se presse pas pour traverser l'espace,
On ne sait pas vraiment quels sont ses sentiments.
Or, sur la nef d'argent, vit depuis des années
Un gai compère moine, à la joie spontanée,
Qui ne se laisse pas brider par son surmoi
Je vois ces trois vaisseaux, alors, je m'en étonne,
Observer l'océan n'est pas si monotone,
Mais peut nous apporter la surprise et l'émoi.