Poème 'Cueillette' de Charles CROS dans 'Le collier de griffes'

Cueillette

Charles CROS
Recueil : "Le collier de griffes"

C’était un vrai petit voyou,
Elle venait on ne sait d’où,
Moi, je l’aimais comme une bête.
Oh ! la jeunesse, quelle fête.

Un baiser derrière son cou
La fit rire et me rendit fou.
Sainfoin, bouton d’or, pâquerette,
Surveillaient notre tête à tête.

La clairière est comme un salon
Tout doré ; les jaunes abeilles
Vont aux fleurs qui leur sont pareilles ;

Moi seul, féroce et noir frelon,
Qui baise ses lèvres vermeilles,
Je fais tache en ce fouillis blond.

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Commentaires

  1. Sagesse improvisée
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    Ah ! le plus sage est d’être fou.
    Le sérieux ne vaut pas un clou,
    Il ne peut que gâcher nos fêtes ;
    Faut pas penser avec la tête.

    Pour commencer, buvons un coup ;
    Cela ne coûte que trois sous
    Quand la tavernière est honnête,
    Voilà qui vaut qu’on s’y arrête.

    À présent, nous batifolons
    En ce cher Pays des Merveilles
    Où nous conduisent les bouteilles ;

    Qu’importe si les jours sont longs !
    À grands traits de liqueur vermeille,
    Voici que nous nous envolons.

  2. Douceur éléphantine
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    Cet éléphant, loin d’être fou,
    Est un partenaire très doux ;
    Nous le maquillons pour nos fêtes,
    L’un de nous monte sur sa tête.

    L’éléphant veut bien boire un coup ;
    Ça ne nous coûte que trois sous,
    Le vendeur de bière est honnête,
    L’éléphant devant lui s’arrête.

    Avec lui, nous batifolons
    Et nous découvrons des merveilles ;
    Il nous transporte nos bouteilles.

    Mais au bout d’un trajet bien long,
    Ce beau pachyderme sommeille,
    Rêvant qu’il voyage en ballon.

  3. Yinbottle and Yangbottle
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    Pinard du sage ou vin du fou,
    Pour les deux ce breuvage est doux ;
    Vin quotidien, vin de la fête,
    C’est de nos repas l’exégète.

    Mes amis, venez boire un coup,
    J’ai ce qu’il faut pour votre goût ;
    Les marchands de vin sont honnêtes,
    Volontiers chez eux je m’arrête.

    C’est du meilleur que nous voulons,
    Du vin du Pays des Merveilles ;
    Sur son drapeau sont deux bouteilles.

    Que le repas soit court ou long,
    Que Bacchus veille ou qu’il sommeille,
    Vers ce dieu nous nous en allons.

  4. Nouvelle récolte
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    « C’est notre saison »,
    Disent les sages bouteilles
    Au fond du cellier.

  5. Tonneau secret
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    Assemblé par un maître fou,
    Je contiens le vin le plus doux ;
    Je suis le baril de la fête,
    C’est annoncé par les prophètes.

    Quand le cellérier boit un coup,
    Il trouve la chose à son goût ;
    Il dit que Bacchus est l’honnête
    Bienfaiteur de notre planète.

    Bois du vin, bois-en trois gallons,
    Tu verras cent mille merveilles ;
    Et pour la route, une bouteille.

    Sans jamais trouver le temps long
    Tu rêveras sous une treille,
    Au fond d’un splendide vallon.

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