Poème 'Coquelicot' de ATOS

Coquelicot

ATOS

Il faut que je te dise :
Longtemps, il est des fleurs que l’on sème.
Puis vient ce jour où la belle vous effleure.

Quitte à en mourir un peu,
Atteindre l’unique rive,
Et recevoir le vivre
Dans l’ove d’une peau.
Retrouver les pulpes chaudes
Aux sources des ravines
Porter la coupe des épices
Toucher la brume des caprices
Se livrer au piège des épines
Entendre le souffle de nos voix.

Dans le secret de tes rubans,
Tenter la perle fine.
Je plonge, pêche et me risque
Au plus profond de tes récifs.
Il se pourrait que je te dise:
Il faut que je m’y noie.

Sans gêne, espiègle seigle
Ta main frôle et décore l’abîme
Ma chair accourt au flambeau
Sous le grain de ta peau
Juillet explose en coquelicot
Il faudra que je te dise:
Je ne renoncerai pas.

Par sang chaud, les lèvres se délient
Je délace chacun de tes mots.
Les hanches en orage,
L’instant se fait violent
Aucun nuage ne sera sage.
Le silence se veut troublant.

Garde tes yeux en moi.
Tu y verras ce que je ne dirai pas.

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