Conte d’amour (VII)
Hiver : la bise se lamente,
La neige couvre le verger.
Dans nos coeurs aussi, pauvre amante,
Il va neiger, il va neiger.Hier : c’était les soleils jaunes.
Hier, c’était encor l’été.
C’était l’eau courant sous les aulnes
Dans le val de maïs planté.Hier, c’était les blancs, les roses
Lis, les lis d’or érubescent -
Et demain : c’est les passeroses,
C’est les ifs plaintifs, balançant,Balançant leur verdure dense,
Sur nos bonheurs ensevelis ;
Demain, c’est la macabre danse
Des souvenirs aux fronts pâlis ;Demain, c’est les doutes, les craintes,
C’est les désirs martyrisés,
C’est le coucher sans tes étreintes,
C’est le lever sans tes baisers.
Poème préféré des membres
angelthierry a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Jean MORÉAS
Ioánnis A. Papadiamantópoulos (en grec : Ιωάννης Α. Παπαδιαμαντόπουλος), dit Jean Moréas, né à Athènes le 15 avril 1856 et mort à Saint-Mandé (Seine) le 30 avril 1910, est un poète symboliste grec d’expression française. Issu d’ une famille distinguée d’ Athènes, fils de magistrat,... [Lire la suite]
- Coupez le myrte blanc aux bocages d'Athènes
- De ce tardif avril ...
- Téthys qui m'as vu naître ...
- Ô monts justement fiers ...
- La plainte d'Hyagnis
- Le coq chante là-bas ; un faible jour...
- Je vous revois toujours, immobiles cyprès
- Le judicieux conseil
- Les roses que j'aimais ...
- Sur la nappe ouvragée où le festin s'exalte
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire