Conseils au solitaire
Aie une âme hautaine et sonore et subtile,
Tais-toi, mure ton seuil, car la lutte déprave ;
Forge en sceptre l’or lourd et roux de tes entraves,
Ferme ton coeur à la rumeur soûle des villes ;Entends parmi le son des flûtes puériles
Se rapprocher le pas profond des choses graves ;
Hors la cité des rois repus, tueurs d’esclaves,
Sache une île stérile où ton orgueil s’exile.Songe que tout est triste et que les lèvres mentent.
Et si l’heure en froc noir érige du silence
Les lys où mainte femme encor boira ton sang,Marche vers l’inconnu, peut-être vers le vide,
Dans l’ombre que la Mort effarante en fauchant
Du fond des horizons projette sur la Vie.
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Charles GUÉRIN
Charles Guérin, né le 29 décembre 1873 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), où il est mort, le 17 mars 1907 est un poète français. Il appartient à une grande dynastie d’industriels lorrains, propriétaire de la célèbre Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, connue aussi sous le nom Keller et Guérin. Au sein de sa... [Lire la suite]
- Ce soir, sur le chemin sonore du coteau
- Sois pure comme la rosée
- Je t'apporte, buisson de roses funéraires
- Entrerai-je, ce soir, Seigneur, dans ta...
- Le soir léger, avec sa brume claire et bleue
- Eté des vieilles joies
- Ma douce enfant, ma pauvre enfant...
- Vous qui sur mon front, toute en larmes
- Ah ! Seigneur, Dieu des coeurs robustes,...
- Parfois, sur les confins du sommeil qui...
- Le lait des chats (5)
- Souvent, le front posé sur tes genoux... (2)
- L'amour nous fait trembler comme un jeune... (2)
- Ce coeur plaintif, ce coeur d'automne (2)
- Avant que mon désir douloureux soit comblé (2)
- Un soir, au temps du sombre équinoxe... (1)
- Ton image en tous lieux peuple ma solitude (1)
- Ton coeur est fatigué des voyages... (1)
- Le vent est doux comme une main de femme (1)
- La voix du soir (1)
Rapace ourocéphale
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Je vois planer au ciel un monstre solitaire,
Un vigoureux oiseau qui d’un roc s’élança ;
Vers un lointain rivage ensuite il avança,
Quant à son but final, cela reste un mystère.
Les bardes du village un jour l’interrogèrent,
Mais leur sollicitude envers lui l’agaça ;
D’un terrible regard quadruple il les chassa,
D’en tirer quelque chose ils se découragèrent.
Le druide en a conclu, parlant sans hésiter,
Que le rapace avait sa propre vérité ;
Avec de l’hydromel il a béni ses plumes.
Peut-être qu’un amour aveugle le conduit,
Qu’à rester sous sa coupe il se trouve réduit ;
Eros est donc aussi farceur que de coutume.