Poème 'Conduite' de René CHAR dans 'Fureur et mystère'

Conduite

René CHAR
Recueil : "Fureur et mystère"

Passe. La bêche sidérale autrefois là s’est engouffrée. Ce soir un village d’oiseaux très haut exulte et passe.

Écoute aux tempes rocheuses des présences dispersées le mot qui fera ton sommeil chaud comme un arbre de septembre.

Vois bouger l’entrelacement des certitudes arrivées près de nous à leur quintessence, ma Fourche, ma Soif anxieuse !

La rigueur de vivre se rode sans cesse à convoiter l’exil. Par une fine pluie d’amande, mêlée de liberté docile, ta gardienne alchimie s’est produite, ô Bien aimée !

Poème préféré des membres

deleage, ecnaida et Loic ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.

Commentaires

  1. Ce^poème est en vers et non en prose (reference: Edition Gallimard, collection Poésie/Gallimard, préface Yves Berger.

    Passe.
    La bêche sidérale
    autrefois là s’est engouffrée.
    Ce soir un village d’oiseaux
    très haut exulte et passe.

    Écoute aux tempes rocheuses
    des présences dispersées
    le mot qui fera ton sommeil
    chaud comme un arbre de septembre.

    Vois bouger l’entrelacement
    des certitudes arrivées
    près de nous à leur quintessence,
    ma Fourche, ma Soif anxieuse !

    La rigueur de vivre se rode
    sans cesse à convoiter l’exil.
    Par une fine pluie d’amande,
    mêlée de liberté docile,
    ta gardienne alchimie s’est produite,
    ô Bien aimée !

  2. Merci beaucoup pour cette précision.

  3. Lapin-triton
    --------------

    Au terrier sur la berge il s'engouffre, furtif :
    C'est le lapin-triton, un animal qui passe
    De rivière en prairie, qui ne tient pas en place,
    Une entité bizarre, un monstre fugitif.

    Il entend de l'ondin la timide chanson,
    Mais il n'y répondra que par un long silence :
    C'est le lapin-triton, un animal qui pense
    Sans élever la voix, sans émettre aucun son.

  4. Lièvre fugitif
    --------

    Je m’en vais, j’ai peur de la lune,
    Au diable ses photons d’argent ;
    J’en suis réduit, c’est affligeant,
    À m’enfuir au-delà des dunes.

    Cette lumière inopportune
    Me suivra partout, c’est rageant ;
    Au diable ce monde changeant,
    C’est un repaire d’infortune.

    Je suis un mouton sans berger,
    Bien précairement hébergé ;
    J’ai peur des gens et des machines.

    Que ne suis-je un petit poisson
    Baignant en sa douce boisson ,
    Dans un petit torrent de Chine !

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS