Complainte à sa dame
Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n’aimez lire
Les escrits de mon cœur, les feux de mon martyre :
Non, ne les lisez pas, mais regardez aux Cieux,
Voyez comme ils ont joint leurs larmes à mes larmes,
Oyez comme les vents pour moy levent les armes,
A ce sacré papier ne refusez vos yeux.Boute-feux dont l’ardeur incessamment me tuë,
Plus n’est ma triste voix digne if estre entenduë :
Amours, venez crier de vos piteuses voix
Ô amours esperdus, causes de ma folie,
Ô enfans insensés, prodigues de ma vie,
Tordez vos petits bras, mordez vos petits doigts.Vous accusez mon feu, vous en estes l’amorce,
Vous m’accusez d’effort, et je n’ay point de force,
Vous vous plaignez de moy, et de vous je me plains,
Vous accusez la main, et le cœur luy commande,
L’amour plus grand au cœur, et vous encor plus grande,
Commandez à l’amour, et au cœur et aux mains.Mon peché fut la cause , et non pas l’entreprendre;
Vaincu, j’ay voulu vaincre, et pris j’ay voulu prendre.
Telle fut la fureur de Scevole Romain :
Il mit la main au feu qui faillit à l’ouvrage,
Brave en son desespoir, et plus brave en sa rage,
Brusloit bien plus son cœur qu’il ne brusloit sa main.Mon cœur a trop voulu, ô superbe entreprise,
Ma bouche d’un baiser à la vostre s’est prise,
Ma main a bien osé toucher à vostre sein,
Qu’eust -il après laissé ce grand cœur d ‘entreprendre,
Ma bouche vouloit l’ame à vostre bouche rendre,
Ma main sechoit mon cœur au lieu de vostre sein.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Théodore Agrippa d'AUBIGNÉ
Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci. Théodore décide alors de rédiger la plus grande... [Lire la suite]
- Bien que la guerre soit âpre, fière et...
- Oui, mais ainsi qu'on voit en la guerre...
- Au tribunal d'amour, après mon dernier...
- Voici la mort du ciel en l'effort...
- Complainte à sa dame
- Ce doux hiver qui égale ses jours...
- Auprès de ce beau teint, le lys en noir se...
- Accourez au secours de ma mort violente...
- Mais quoi ! c'est trop chanté, il faut...
- Si vous voyiez mon coeur ainsi que mon...
- Soubs la tremblante courtine...
- Pressé de désespoir, mes yeux flambants je...
- Tu vois, juste vengeur, les fleaux de ton...
- Quand mon esprit jadis sujet à ta colère...
- Quand du sort inhumain les tenailles...
- À longs filets de sang ce lamentable...
- Tout cela qui sent l'homme à mourir me...
- Dans le parc de Thalcy, j'ai dressé deux...
- En mieux il tournera l'usage des cinq sens...
- Diane, ta coutume est de tout déchirer...
- Accourez au secours de ma mort violente... (8)
- Auprès de ce beau teint, le lys en noir se... (5)
- Oui, je suis proprement à ton nom... (4)
- Un clairvoyant faucon en volant par... (4)
- Extase (3)
- Mille baisers perdus, mille et mille... (3)
- Nos désirs sont d'amour la dévorante... (3)
- Soupirs épars, sanglots en l'air perdus... (3)
- J'ouvre mon estomac, une tombe sanglante... (2)
- Puisque le cors blessé, mollement estendu (2)
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire