Combien de fois mes vers ont-ils doré
Combien de fois mes vers ont-ils doré
Ces cheveux noirs dignes d’une Meduse ?
Combien de fois ce teint noir qui m’amuse,
Ay-je de lis et roses coloré ?Combien ce front de rides labouré
Ay-je applani ? et quel a fait ma Muse
Ce gros sourcil, où folle elle s’abuse,
Ayant sur luy l’arc d’amour figuré?Quel ay-je fait son oeil se renfonçant ?
Quel ay-je fait son grand nez rougissant ?
Quelle sa bouche, et ses noires dents quelles ?Quel ay-je fait le reste de ce corps ?
Qui, me sentant endurer mille morts,
Vivoit heureux de mes peines mortelles.
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Etienne JODELLE
Étienne Jodelle, né en 1532 à Paris où il est mort en juillet 1573, est un poète et dramaturge français. Membre de la Pléiade, il s’efforça d’en appliquer les principes à l’art théâtral. Il fut le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Il apparaît comme un précurseur de la tragédie à... [Lire la suite]
- Des trois sortes d'aimer la première...
- Comme un qui s'est perdu dans la forest...
- Des astres, des forêts, et d'Achéron...
- Je meure si jamais j'adore plus tes yeux
- Combien de fois mes vers ont-ils doré
- J'aime le verd laurier, dont l'hyver ny la...
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes...
- A sa Muse
- Amour vomit sur moy sa fureur et sa rage
- Plutôt la mort me vienne dévorer
- Quand ton nom je veux faire aux effets...
- Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée
- Ou soit que la clairté du soleil radieux
- Quel tourment, quelle ardeur, quelle...
- Je vivois mais je meurs, et mon cour...
- Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire
- Par quel sort, par quel art, pourrois-je à...
- Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé...
- Ô Toy qui as et pour mere et pour pere
- En tous maux que peut faire un amoureux orage
- J'aime le verd laurier, dont l'hyver ny la... (7)
- A sa Muse (6)
- Des trois sortes d'aimer la première... (5)
- Dès que ce Dieu soubs qui la lourde masse (5)
- Des astres, des forêts, et d'Achéron... (5)
- Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée (4)
- Je meure si jamais j'adore plus tes yeux (4)
- Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire (3)
- Encor que toi, Diane, à Diane tu sois (3)
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes... (3)
Hommage à Étienne Jodelle
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Si ce poète adore une méduse,
Que ne peut-il, en ce monde, adorer ?
Combien de corps finement colorés,
Combien d'esprits avec le sien s'amusent ?
* * *
Mais s'il n'aimait au monde qu'une muse,
Qu'un seul terroir il voulût labourer,
Pourquoi vient-il ici nous figurer
Des mythes dont personne ne s'abuse ?
* * *
Plutôt est-il amoureux de son texte,
Et la méduse ici n'est qu'un prétexte;
À l'occasion, l'auteur le reconnaît.
* * *
Ça ne fait rien, ils en veulent encore,
Gourmands lecteurs qui tant et plus dévorent
Ces moqueries en forme de sonnet.
Cette réponse est fort bien tournée.