Chanson d’amour
Si je l’dis à l’alouette,
L’alouette le dira.
La violett’ se double, double,
La violett’ se doublera.
Ronde.Qui veut avant le point du jour,
Vers le bien-aimé de mon âme,
Parce que je languis d’amour,
Porter le secret de ma flamme ?O mon cœur, à quel cœur discret
Peux-tu te confier encore ? -
Si l’alouette a mon secret,
Elle ira le dire à l’Aurore.Le désir de son javelot
A percé mon cœur qui se brise. -
Si je dis mon secret au flot,
Le flot l’ira dire à la brise.Un frisson glisse sur mon col,
Et glace ma lèvre déclose. -
Si je le dis au rossignol,
Il ira le dire à la rose.Qui donc saura le supplier
De finir mes peines mortelles ? -
Si je le dis au blanc ramier,
Il l’ira dire aux tourterelles.Je me ploie ainsi qu’un roseau
Et ma beauté penche flétrie. -
Si je le dis au bleu ruisseau,
Il l’ira dire à la prairie.Vous qui voyez mon désespoir,
Flots, ailes, brises des montagnes ! -
Si je le dis à mon miroir,
Il l’ira dire à mes compagnes.Parce que je languis d’amour,
Vous qui voyez que je me pâme, -
Allez, allez de ce séjour
Vers le bien-aimé de mon âme !Juillet 1844.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
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