C’est Amour, c’est Amour, c’est luy seul, je le sens
C’est Amour, c’est Amour, c’est luy seul, je le sens :
Mais le plus vif amour, la poison la plus forte
A qui onq pauvre coeur ait ouverte la porte.
Ce cruel n’a pas mis un de ses traictz perçans,Mais arcq, traits et carquois, et luy tout, dans mes sens.
Encor un mois n’a pas que ma franchise est morte,
Que ce venin mortel dans mes veines je porte,
Et desjà j’ay perdu et le coeur et le sens.Et quoy ? si cet amour à mesure croissoit,
Qui en si grand tourment dedans moy se conçoit !
Ô croistz, si tu peuz croistre, et amande en croissant.Tu te nourris de pleurs ; des pleurs je te prometz,
Et, pour te refreschir, des souspirs pour jamais ;
Mais que le plus grand mal soit au moings en naissant !
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Etienne de LA BOETIE
Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français. Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé.... [Lire la suite]
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Soleil vert
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L’arbre aime le soleil, le soleil le ressent.
Ces amours, chaque jour, se retrouvent plus fortes,
Chaque matin leur ouvre un passage sans porte.
Ce n’est pas Cupidon, avec ses traits perçants,
Mais c’est le charpentier dont le vin est le sang,
Parlant à ses amis lorsque sa chair est morte,
Leur faisant accepter la lourde croix qu’il porte,
Et si le démon vient, gentiment le chassant.
Il faut peu de soleil pour qu’un tel arbre croisse ;
Qu’importe qu’en automne une feuille se froisse !
L’arbre meurt et renaît, mais lentement grandit.
Acceptant de bon coeur ce qu’un soleil promet,
Sa verte et bonne humeur ne s’épuise jamais ;
Ainsi, chaque printemps, cet arbre reverdit.