Ces grands monceaux pierreux, ces vieux murs que tu vois
Ces grands monceaux pierreux, ces vieux murs que tu vois
Furent premièrement le clos d’un lieu champêtre :
Et ces braves palais, dont le temps s’est fait maître,
Cassines de pasteurs ont été quelquefois.Lors prirent les bergers les ornements des rois,
Et le dur laboureur de fer arma sa dextre :
Puis l’annuel pouvoir le plus grand se vit être,
Et fut encor plus grand le pouvoir de six mois :Qui, fait perpétuel, crut en telle puissance,
Que l’aigle impérial de lui prit sa naissance :
Mais le Ciel, s’opposant à tel accroissement,Mit ce pouvoir ès mains du successeur de Pierre,
Qui sous nom de pasteur, fatal à cette terre,
Montre que tout retourne à son commencement.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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Manoir-forteresse
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Les murs sont massifs, tu le vois,
Bâtis par mes vaillants ancêtres ;
Ils sont dans leur tombe, à Bicêtre,,
Je m’y recueille quelquefois.
Ici nous reçûmes des rois,
Des explorateurs et des prêtres ;
Aussi nobles qu’ils pussent être,
Ce lieu leur fut de bon aloi.
Que nous importait leu puissance ?
Que nous importait leu naissance ?
On les a traités simplement.
Elles dorment, ces vieilles pierres,
Plus rien ne pousse sur nos terres,
C’est bientôt notre enterrement.