Cependant que tu dis ta Cassandre divine
Cependant que tu dis ta Cassandre divine,
Les louanges du roi, et l’héritier d’Hector,
Et ce Montmorency, notre français Nestor,
Et que de sa faveur Henri t’estime digne :Je me promène seul sur la rive latine,
La France regrettant, et regrettant encor
Mes antiques amis, mon plus riche trésor,
Et le plaisant séjour de ma terre angevine.Je regrette les bois, et les champs blondissants,
Les vignes, les jardins, et les prés verdissants
Que mon fleuve traverse : ici pour récompenseNe voyant que l’orgueil de ces monceaux pierreux,
Où me tient attaché d’un espoir malheureux
Ce que possède moins celui qui plus y pense.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau...
- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
- La nuit m’est courte, et le jour trop me...
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- France, mère des arts, des armes et des lois
- J'aime la liberté, et languis en service
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine
- De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces...
- Plus riche assez que ne se montrait celle
- Comme un qui veut curer quelque cloaque...
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
- En mille crespillons les cheveux se friser
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (14)
- Comme jadis l'ame de l'univers (9)
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome (7)
- Encore que l'on eût heureusement compris (7)
- Astres cruels, et vous dieux inhumains (7)
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon... (6)
- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Inspiration fugitive
---------------------
Le rhapsode, captant la lumière divine
En songe, en a rempli son godet à ras bord ;
Tel un pêcheur tirant, du torrent fier et fort,
Les diamants qui feront sourire les ondines,
Ou le navigateur, sous sa voile latine,
Jusqu'au vaste estuaire accomplissant l'effort
Qui lui fait regagner, chargé de son trésor,
Les jardins familiers de la rive angevine.
Mais que restera-t-il, dans le jour finissant,
De ce soudain plaisir, de l'espoir languissant
Qui, chaque jour, se veut sa propre récompense ?
Rien, ces deux ou trois mots, cet ouvrage léger
Qui traduit, malhabile, un émoi passager ;
La faible vibration d'une plume qui pense.
Ambilibellule
----------------
Une ambilibellule est d’essence divine ;
Et le nectar, pour elle, est servi à ras bord ;
Nul archange des cieux n’est plus fier ni plus fort
Que cet insecte ailé, qui charme les ondines.
Elle maîtrise bien la grammaire latine,
Paraphrasant Virgile et Phèdre sans effort ;
Son antre souterrain regorge de trésors,
Quelle-même a creusé dans la rive angevine.
Elle aime à réciter, dans le jour finissant,
D’un rhapsode inconnu, les sonnets languissants,
Sans réclamer pour ça la moindre récompense.
Depuis quatre mille ans, cet animal léger
Est, au-dessus des eaux, des brises passager,
Et c’est, dans tout son corps, la nature qui pense.
Quand les lions vont boire
---------------------------
Au roi des animaux, les bouteilles divines
Font éprouver la joie qu'ivresse on peut nommer ;
Il vide les flacons, c'est sa façon d'aimer,
Il boit plus que son frère, officier de marine.
Des maîtres de vertu, la voix et la doctrine
Face à cet animal se doivent désarmer ;
Bacchus d'un tel disciple a le coeur enflammé
Qui chante sa louange en sa vaste poitrine.
Il a sa dignité, lui, ce n'est pas un porc,
Il trinque à ses beaux jours, il boit aux coups du sort,
Car les tire-bouchons sont faits pour qu'on s'en serve.
Toujours un noble vin figure à son menu,
D'Aquitaine tiré, de Bourgogne venu,
Un nectar qui l'inspire et qui le met en verve.