Ce qu’aime le gros Fritz
Oui, j’aime à promener ma belle âme allemande
À travers l’Esthétique et les brouillards d’Hegel;
Un nuage en Bouteille est tout ce que demande
L’âme éprise de vague et d’immatériel.La nuit, quand s’ouvre en moi la fleur des rêveries,
De ma blonde Gretchen, oh! j’aime bien encor
À contempler les yeux de pervenches fleuries,
Oh! j’aime à caresser les belles tresses d’or.J’aime à charmer aussi mon ouïe allemande
Quand l’orgue de Cologne, aux gothiques accents,
Eveille dans mon cœur quelque vieille légende
Où passent des Willis dans des rayons flottants.Mais surtout, au tic-tac des pendules de France,
Le soir, j’aime, repu de choucroute au gratin,
Voir, en fumant ma pipe à fourneau de faïence,
Mousser la bière ambrée aux bords des brocs d’étain.
Poème préféré des membres
CathyVole a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Jules LAFORGUE
Jules Laforgue, né à Montevideo le 16 août 1860 et mort à Paris le 20 août 1887, est un poète du mouvement décadent français. Né dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, il est le deuxième de onze enfants. À l’âge de dix ans, il est envoyé en France, dans la ville de Tarbes d’où est originaire... [Lire la suite]
- Mettons un doigt sur la plaie
- Dimanches (Je ne tiens que des mois)
- Dimanches (Les nasillardes cloches)
- Dimanches (J'aime, j'aime de tout mon...
- Complainte de l'ange incurable
- Complainte des débats mélancoliques et...
- Cas rédhibitoire (Mariage)
- Complainte à Notre-Dame des Soirs
- Nobles et touchantes divagations sous la Lune
- Dimanches (Ils enseignent)
- À Paul Bourget (9)
- Rêve (9)
- Épicuréisme (6)
- Dimanches (N'achevez pas...) (5)
- Complainte du pauvre chevalier-errant (4)
- Complainte-placet de Faust fils (4)
- Autre complainte de l'orgue de barbarie (3)
- Complainte de la Lune en province (3)
- Complainte des pubertés difficiles (3)
- Complainte d'un certain dimanche (3)
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire