Ce premier jour du mois de may
Ce premier jour du mois de may,
Quant de mon lit hors me levay
Environ vers la matinee,
Dedans mon jardin de pensee
Avecques mon cueur seul entray.Dieu scet s’entrepris fu d’esmay* !
Car en pleurant tout regarday
Destruit d’ennuyeuse gelee,
Ce premier jour du mois de may,
Quant de mon lit hors me levay.En gast** fleurs et arbres trouvay ;
Lors au jardinier demanday
Se Desplaisance maleuree
Par tempeste, vent ou nuee
Avoit fait tel piteux array***,
Ce premier jour du mois de may.(*) crainte
(**) ravagés
(***) arrangement
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Charles d'ORLEANS
Charles d’Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465, duc d’Orléans, est un prince français, connu surtout pour son œuvre poétique réalisée lors de sa longue captivité anglaise. Il est le fils de Louis Ier, duc d’Orléans, frère du roi de France Charles VI, et de Valentine Visconti... [Lire la suite]
- Ma seule amour...
- Les fourriers d'Eté sont venus
- Yver, vous n'estes qu'un villain
- Que me conseillez-vous, mon coeur ?
- Le temps a laissié son manteau
- En regardant vers le païs de France
- Bien moustrez, Printemps gracieux
- Dieu, qu'il la fait bon regarder
- Ce premier jour du mois de may
- En la forêt de Longue Attente
- Le temps a laissié son manteau (10)
- Les fourriers d'Eté sont venus (8)
- Yver, vous n'estes qu'un villain (7)
- Ma seule amour... (6)
- Dieu, qu'il la fait bon regarder (4)
- En la forêt de Longue Attente (3)
- Que me conseillez-vous, mon coeur ? (2)
- Puis ça, puis la... (2)
- Mon cuer, estouppe tes oreilles (2)
- Je fu en fleur ou temps passé d'enfance (2)
ce n'est pas en Français c'est en latin je croit
Pour répondre au commentaire ci-dessus, le poème est bien en français et pas en latin! Il faut savoir que le français du XVe siècle est assez différent du nôtre, encore influencé par son origine latine. Toutefois, cette langue appelée roman ou ancien français ne sera fixée qu'au XVIIe siècle, avec la fondation de l'Académie par Richelieu. Au XVIe siècle, un groupe de poètes appelés d'abord la Brigade dont émergera une élite se proclamant La Pléiade, fixera déjà des règles et proposera de "moderniser" la langue et l'enrichir par l'apport de nouveaux mots. Appartient aussi à ce groupe Pierre Ronsard, sacré "prince des poètes".