Ce n’est le fleuve tusque au superbe rivage
Ce n’est le fleuve tusque au superbe rivage,
Ce n’est l’air des Latins, ni le mont Palatin,
Qui ores, mon Ronsard, me fait parler latin,
Changeant à l’étranger mon naturel langage.C’est l’ennui de me voir trois ans et davantage,
Ainsi qu’un Prométhée, cloué sur l’Aventin,
Où l’espoir misérable et mon cruel destin,
Non le joug amoureux, me détient en servage.Eh quoi, Ronsard, eh quoi, si au bord étranger
Ovide osa sa langue en barbare changer
Afin d’être entendu, qui me pourra reprendreD’un change plus heureux ? nul, puisque le français,
Quoiqu’au grec et romain égalé tu te sois,
Au rivage latin ne se peut faire entendre.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- France, mère des arts, des armes et des lois
- J'aime la liberté, et languis en service
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine
- De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
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- Plus riche assez que ne se montrait celle
- En mille crespillons les cheveux se friser
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- C'est ores, mon Vineus, mon cher Vineus,...
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (14)
- Comme jadis l'ame de l'univers (9)
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- Astres cruels, et vous dieux inhumains (7)
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- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
L’arbre du rivage
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J’aime rendre visite à l’arbre du rivage,
Auquel donna Linné son joli nom latin ;
On y voit des oiseaux dans l’air frais du matin,
Qu’on entend discourir en leur tendre langage.
Ils ne s’éloignent point, n’étant guère sauvages,
Ils récoltent des fruits qui leur sont un festin ;
Cet arbre protecteur veille sur leur destin,
Dont, tout au long du jour, la magie se dégage.
Si dans ces lieux discrets parvient un étranger,
Quelques mots avec lui nous aimons échanger ;
Ce sont de petits riens qu’on dit pour se détendre.
Être un arbre veut dire avoir du temps pour soi,
Bien autant qu’un Bouddha qui dans l’ombre s’assoit ;
Voici le grand silence, et nous aimons l’entendre.
L’arbre du désert
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Quatre siècles de vie sans le moindre nuage,
Le dieu des cumulus en perdit son latin ;
Du matin jusqu’au soir et du soir au matin,
Cette plaine est livrée au vent sec et sauvage.
J’ai consulté le ciel, j’ai consulté les sages,
J’ai même interrogé un moine célestin ;
Tous, ils ont invoqué l’insondable destin,
Je ne suis qu’à moitié content de leur message.
Dans mon propre terroir je me sens étranger,
Comment donc a-t-il pu en désert se changer ?
Quand reverrai-je, hélas, pousser une herbe tendre ?
Dieu sait quel monstre a dit « Que l’aridité soit »,
J’ignore également si mes mots il reçoit ;
Mais je lance ma plainte et vous pouvez l’entendre.
Arbre sans fruit
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Cet arbre a grandi loin des bienfaisants rivages,
Le pollen fécondant nullement ne l’atteint ;
Et l’abeille du soir, et celle du matin
Toujours ont déserté cette zone sauvage.
Un autre Adam vécut dans ces lointains parages,
C’est ce que nous apprend un vieux bénédictin ;
Mais pour lui, ni serpent, ni funeste destin,
Juste cet arbre nu, pas de fruit, pas d’outrage.
-- Or, peut-on s’envoler vers ces lieux étrangers ?
Quel plan nous faudrait-il pour ainsi voyager ?
-- Cesse donc de rêver, tu n’y pourras prétendre.
Et tu me répondras que cela te déçoit,
Mais il en est ainsi, l’Adam pur ne reçoit
Jamais de visiteurs, pas même une Ève tendre.