Beyrouth à coeur et à cris (extrait)
Et le feu tomba du ciel
Déferlante d’étoiles et de fumée noire
Sur les berges de la vie
Tomba du ciel la fumée noire
Masque de honte et tueuse d’étoiles
Annihilant ainsi l’idée de l’autre
Frappé brisé vaincu et humilié
La perversion de la force enchaînée
Par l’esprit unique de l’arbitraireBeyrouth pleura
Premières victimes expiatoires des autodafés
Martyrs de la splendeur
Portant flambeaux et étendards
Une larme puis des torrents de pleurs
Pour une vie sans âme
Plongée sous l’effroiBeyrouth s’abandonna
A la douleur initiale
Au plaisir solitaire
Du chaos
Naquirent la haine et l’amour
Et la forteresse du savoir et du plaisir
Devint matière morte
Où les vagues du désir
Explosaient
En crêtes de fureur et de jouissanceBeyrouth résista
Devenue du fait de l’échec et du temps
L’abri silencieux la tombe hurlante
D’une victoire esseulée laissée à l’agonie
Sépulture monumentale du plaisir et du savoir
Où la vie sans âme
Rampait d’abris en décombres
De ruines en abris comme une pendule
Marquant le ton à deux tempsBeyrouth supporta
L’insolence dépourvue d’artifices
Politique politicienne du billet vert
: nue et limpide
Offerte
La cité phare explosa d’un cri silencieux
Appuyée à la glissière du temps
Pour ne pas trop déranger l’ordre des choses[...]
Beyrouth admira
Ces enveloppes charnelles soudain libérées
De la suie qui leur collait au visage
De l’acide qui tachait leur peau
Libérés ces elfes des cachots humides
Rendus au vent de mer
A la rosée des matins
Enfin pouvoir sourire
Au soleil qui se lève
Pleurer du bonheur d’être ensemble
Respirer les embruns
De la Méditerranée sœur fidèle
Qui accompagna les hommes taupes
Sur le long chemin de la RédemptionMis en abîme grâce à l’intervention Christian Jaccard dans un livre d’artiste publié en janvier 2009 aux éditions du Pyronaute.
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francois_xavier
Nom : Xavier
Prénom : François
Naissance : 01/06/1966
Présentation : Chroniqueur culturel à la radio puis dans la blogosphère dans une première vie, ses écrits poétiques (salués par le prix Théophile Gautier de l’Académie française en 1999, pour "De...
Ce texte me fait penser à desproges qui en son temps nous avait crié "..;,nous n'irons plus au Liban, les cedres sont coupés, ces enfants que voilà ne savent plus chanter!". Le temps passe et souhaitons entendre encore ces chants d'espoir.