Bastille
Tandis que tu t’envoles
Dans les cieux bénévoles
Mieux que ta soeur Babel,
O tour Eiffel,La Bastille s’élève
De nouveau, comme en rêve.
C’est bien. Mettons dedans
Les imprudents.Donnons-lui ces critiques
Aux vagues esthétiques,
Faux comme des jetons.
Amis, jetonsDans sa gueule vorace
Les tribuns, dont la race
Ne vaut pas même un tiers
De monsieur Thiers!Que bien vite elle avale
Leur troupe sans rivale,
Dont les moins longs discours
Ne sont pas courts!Qu’elle mange et dévore
Le fabricant sonore
Des poëmes qu’on sert
Dans un concert!Mettons-lui dans la gueule
Non Margot toute seule,
Mais tous les régiments
De ses amants.Et l’étranger baroque
Débarqué, vers l’époque
Où tombe le grésil,
D’un faux Brésil,Et ces crétins sans nombre
Dont les nez font une ombre
Épouvantable sur
Le chaste azur!30 juin 1888.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
Manoir de l'aigle
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Parfois, je plane et vole ;
Et parfois, plus frivole,
Je danse en mon castel
Fait de roc immortel.
Mon âme, alors, s'élève
Sur des ailes de rêve ;
Je me retrouve dans
Un monde transcendant.
Cette univers baroque
Me rappelle l'époque
Où j'allais, d'un vol sûr,
Au bout du bel azur.