Barbare
Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n’existent pas.)
Remis des vieilles fanfares d’héroïsme — qui nous attaquent encore le cœur et la tête — loin des anciens assassins —
Oh ! Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n’existent pas)
Douceurs !
Les brasiers pleuvant aux rafales de givre, — Douceurs ! — les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le cœur terrestre éternellement carbonisé pour nous. — Ô monde ! —
(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu’on entend, qu’on sent,)
Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres.
Ô Douceurs, ô monde, ô musique ! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, — ô douceurs ! — et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques.
Le pavillon …..
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Arthur RIMBAUD
Arthur Rimbaud (Jean Nicolas Arthur Rimbaud) est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville, dans les Ardennes, et mort le 10 novembre 1891 à l’hôpital de la Conception à Marseille. Lycéen brillant et poète précoce, Arthur Rimbaud excelle dans les compositions latines, parmi lesquelles on trouve ses plus... [Lire la suite]
Floraison baroque
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Je suis baroque, et pas barbare,
Je pousse dans tes rêves gris ;
Mais de moi, ne sois pas épris,
Car, quand vient l’aube, je me barre.
Je peux te changer en Icare,
En os de seiche, en vieux débris ;
Tu ne dois pas chercher d’abri,
Jamais nul ne me contrecarre.
Tu dis que tout ça n’est pas beau,
Mais c’est annoncé par Rimbaud
En son langage de prophète.
Il l’a prêché à Charleville
Devant la multitude vile,
Devant la foule stupéfaite.
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Barbare ou baroque,
S’il est aimé d’une muse,
Il vit, ce poète.