Ballade pour une aux cheveux dorés
Cypris comme toi, fleur d’amour,
Eut cet adorable enjouement,
Cette lèvre dont le contour
M’attire comme un doux aimant,
Et tout ce resplendissement
D’un incomparable trésor,
Prunelles de clair diamant,
Sourcils d’ébène et frisons d’or.Tes cheveux, en chaque détour,
Ont comme le bruissement
Du flot bleu qui baigne la tour.
En toi, pour des regards d’amant
Tout est le miracle charmant
Que ton âme embellit encor,
Roses, neiges, enchantement,
Sourcils d’ébène et frisons d’or.Et tout nous ravit tour à tour,
Roses faites d’embrasement,
Cheveux plus vermeils que le jour,
Sein plus blanc que le pur froment,
Yeux profonds, qu’emplit fièrement
De lumière, un profond décor
D’étoiles et de firmament,
Sourcils d’ébène et frisons d’or.Envoi.
O chère joie! ô cher tourment!
Ma strophe au gracieux essor
Mêle, en son éblouissement,
Sourcils d’ébène et frisons d’or!Février 1861.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
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