Ballade de la joyeuse chanson du cor
Ainsi qu’un orage tonnant
A la voix des magiciens,
Le cor éveille, en résonnant
Sur les coteaux aériens,
Le choeur des vents musiciens.
Sonnez, piqueurs galonnés d’or!
Parmi les aboiements des chiens
Qu’il est joyeux le son du cor!Dans le clair matin rayonnant,
Plus d’ennuis et plus de liens
Au bois sauvage et frissonnant
Qui n’a que des loups pour gardiens!
Éclatez, cris olympiens,
Encor! Encor! Encor! Encor!
O chasseurs, francs bohémiens,
Qu’il est joyeux le chant du cor!Le soleil embrase, en tournant,
Les gorges de ces monts anciens,
Et l’on croit y voir maintenant
Briller cent rubis indiens.
O sanglier géant, tu viens
Tomber dans ce riche décor:
Hurrah! bons chiens patriciens!
Qu’il est joyeux le chant du cor!Envoi.
Prince, les beaux tragédiens
Que ces chiens au rapide essor,
Et dans les vents éoliens
Qu’il est joyeux le chant du cor!Octobre 1869.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
Azur, argent et gueules
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Un hibou que le soleil dore
Vole dans le grand ciel d'azur ;
Il suit sa voie, d'un regard sûr,
Dans le beau pays tricolore.
L'oie danse, et le cerf, plus encore,
Dans le paysage d'argent ;
Ces animaux, quels braves gens,
Peuple du pays tricolore.
De gueules, la mer que décore
La nef d'argent des fiers pêcheurs ;
Leur filet s'emplit de bonheur,
Marins du pays tricolore.
Trinité sonore
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En cas de gloire ou de calamité,
Les trois neveux de ce roi vénérable
Sonnent du cor, signal incomparable
Pour exulter ou pour se lamenter.
Dans leurs combats rudement molestés,
Bien éloignés des plaisirs délectables
Et menacés par des sorts redoutables,
Prendront le cor et le feront chanter.
Il faut sonner quand la chance est contraire,
Ces instruments refusent de se taire :
Je les entends clamer ou soupirer
Le noble roi, recevant cette plainte
Par la distance un petit peu éteinte
Y répondra, j’ose au moins l’espérer.