Ballade de Banville, à son maître
Poëte farouche et divin
De qui je fus l’humble Pylade,
Viens goûter avec moi le vin
Et les perdrix en rémolade.
On traîne la Muse malade
Par son aile de papillon:
Père de la sainte Ballade,
Ressuscite, François Villon!Pour le rimeur et l’écrivain,
De sa bouche en estafilade,
Ta Margot sourirait en vain
Ainsi que Cypris en Hellade.
Oh! ces marchands de marmelade!
Cela manque de vermillon
Parmi cette triste peuplade.
Ressuscite, François Villon!Ouvrons au clairet angevin
Le corridor en enfilade,
Chassons le rêveur triste et vain
Dans quelque lointaine Cyclade,
Et mangeons chaude la grillade.
Ornons d’astres et de paillon
Nos pourpoints que le vent taillade.
Ressuscite, François Villon!Envoi
Prince fier comme un Encelade,
Nous marchons sous ton pavillon.
Reviens nous donner l’accolade,
Ressuscite, François Villon!
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
Grillade
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Vers le temps de Pentecôte,
L'apéro c'est du vin blanc ;
Puis on grille l'entrecôte
Sous un arbre, il fait beau temps.
Le jardin s'orne de belles
Fleurs nouvelles ;
Ils se montrent, presque beaux,
Les corbeaux.
Vers le temps de Pentecôte,
Les noirs corbeaux sont gourmands ;
Ils n'auront point d'entrecôte,
Ni de brie, assurément.
Au jardin, gare aux épines
D'églantine ;
Gare aussi à l'aiguillon
Du frelon.
Au soir, la lune est notre hôte,
Elle ne boit rien, pourtant ;
Au pré, la grenouille saute
Et va dormir dans l'étang.