Ballade à la Sainte Vierge
Vierge Marie! après ce bon rimeur
François Villon, qui sut prier et croire,
Et qui jadis, malgré sa folle humeur,
Fit sa ballade immortelle à ta gloire,
Je chanterai ton règne et ta victoire.
Ton diadème éclate avec fierté
Et sur ton front il rayonne, enchanté.
Mille astres d’or frissonnent sur tes voiles.
Tu resplendis, ô Lys de pureté,
Dame des Cieux, dans l’azur plein d’étoiles.Mère sans tache, entends notre clameur
Et sauve-nous du mirage illusoire!
Vierge, à travers le monde et sa rumeur
Guide nos pas tremblants dans la nuit noire.
Luis, Porte d’Or! Apparais, Tour d’Ivoire!
Toujours le Mal, avec peine évité,
Poursuit notre ombre, et dans l’obscurité
Pour nous meurtrir ce chasseur tend ses toiles.
Aide-nous, toi dont le Fils a lutté,
Dame des Cieux, dans l’azur plein d’étoiles!Conduis le faible! Éveille le dormeur!
Parfois le sombre Océan sans mémoire
Rit à nos yeux troublés, comme un charmeur,
Et montre un flot calme et rayé de moire
Comme une source où la biche vient boire;
Puis il devient un gouffre épouvanté!
Quand le marin sent l’orage irrité
Briser ses mâts et déchirer ses voiles,
Tu fais pour lui briller une clarté,
Dame des Cieux, dans l’azur plein d’étoiles!Envoi.
Reine de Grace, et Reine de Bonté,
Aide et soutiens notre fragilité.
Fuyant l’abîme affreux que tu nous voiles,
Fais que notre âme arrive en liberté,
Dame des Cieux, dans l’azur plein d’étoiles!Mai 1869.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
Dame de légende
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Banville te chante, ô Dame du Ciel,
Et Villon offrant un chant à sa mère.
Tu entends prier les rois de la Terre
À qui tu dis des mots providentiels.
À l'ermite Jean, tu portas du miel,
Lui dont les criquets furent l'ordinaire;
Sur ton front, il mit trois gouttes d'eau claire,
Geste d'affection, fort confidentiel.
Comme il faisait bon chez le charpentier,
Et comme son fils avait du courage
Lorsqu'il affronta les coeurs pleins de rage
Qui de sa douceur n'ont pas eu pitié !
Tu l'avais compris, c'est un dur métier
Que de se vouloir prophète au village ;
Et ce bel enfant, qu'aimaient les Rois Mages,
Ne fut point nourri près d'un bénitier.
Sacrépine euh sacristi, je vais proposer à ma maitresse
d'apprendre plutôt la chanson du Curé de Tamaret __
Vous z'avez mal où les poètes
quand vos vers se minent de la sorte ?
Soulevez votre soutane d'avachis euh d'évêchés
Que mes yeux mirent où ça pendouille euh bafouille !