Avec les pistolets…
Avec les pistolets aux fontes,
il monte, il monte, il monte, il monte,monte la côte de la route,
le soir dans la campagne rousse.Chapeau tricorne : il est marquis ;
relevés sont ses pans d’habit.Du tricorne une roide tresse
tombe et en avant il se baisse.Il est rasé, rasé, rasé,
a les yeux bleus, un rouge nez.Et il arrive près d’un bois :
il écoute, écoute des voix.Les maisons sont loin, dans du bleu,
sur le coteau rayé de feu.« Bourse ou vie ! » quelqu’un a crié…
Il se dresse sur ses étriers.Et ses mains garnies de dentelles
fouillent les fontes de sa selle.Et il prend les lourds pistolets
aux canons de cuivre ouvragés.Et à deux mains, à droite, à gauche,
il tire, roide comme roche.Le pistolet pète et crache un tas
de feu avec un grand fracas.Et il continue et il monte
avec sa queue derrière le cou,avec ses pistolets aux fontes,
le chemin qui mène à Ramous.1888
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Francis JAMMES
Francis Jammes (prononcer [jam] et non [djèms]), né à Tournay (Hautes-Pyrénées) le 2 décembre 1868 et mort à Hasparren (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques) le 1er novembre 1938, est un poète français, également romancier, dramaturge et critique. Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque,... [Lire la suite]
Le bandit, le félon,
L'assassin, le larron
Dressé sur son cheval,
Franchit le mont, le val
Et les pires endroits.
Au loin sonnent trompettes,
Et quand son cheval pète,
On dirait un canon
Pour défendre le nom
De ce fou peu banal,
Et dont le sort fatal
Fera qu'un jour il danse
Au gré de la potence.
Un bandit
un hors-la-loi
tête mise à prix
dans 33 états
trouva-t-une fois
au coin d’un bois
un panda
saignant du bras et
quasi
perdant la vie
Pris de pitié le bandit le banda mais
bras retapé le panda le pendit !
Superbe reprise !
Bravo.
Fable inspiré par autre chose à la vérité... mais voyant qu'il y avait concours de pistoléros je n'ai pu m'empêcher de la resservir...