Poème 'Au laurier' de Théodore de BANVILLE dans 'Dans la fournaise'

Au laurier

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Dans la fournaise"

Si j’étais vraiment le bon ouvrier
Que du noir oubli sa volonté sauve,
Ce que je voudrais, c’est toi, noir Laurier,
Sur ma tête chauve.

Car feuillage sombre, effroi des méchants,
Lorsque je te vois, mon âme savoure,
Devant tes rameaux, la gloire des chants
Et de la bravoure.

Héros et rimeurs, sous les grands cieux clairs,
Nous sentons en nous le même délire
Et la chaste Épée aux brillants éclairs
Est soeur de la Lyre.

Pour revivre un jour sur les blancs frontons,
Quand le clairon d’or enfle son haleine,
C’est d’un coeur égal que nous combattons
Pour la sage Hélène.

Henri Quatre, ainsi que François Premier,
Brûlé d’une ardeur jamais endormie,
En quittant le casque au hardi cimier,
Célébrait sa mie.

Et dans le passé farouche et saignant
Quand mon souvenir enflammé recule,
Je revois Linos, chanteur, enseignant
Son élève Hercule.

Eschyle, superbe entre les grands coeurs,
Pour qui les exploits sont des intermèdes,
Avant de rhythmer l’ode pour ses choeurs,
Combattait les Mèdes.

Et le fauve Achille au casque mouvant,
Lorsque son armure était dégrafée,
Charmait la cithare, et fut un savant
Chanteur, comme Orphée.

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