Poème 'Au frère Stephen' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Au frère Stephen

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

J’ai planté ce matin un bouquet éphémère
Au-dessus du cher mort sous le tertre endormi ;
Et je veux, un moment, dans votre sein d’ami
Épancher le trop plein de ma détresse amère.

Dieu, qui ne fait jamais les choses à demi,
Près du pauvre exilé vous mit comme une mère ;
Et quand le sort fatal vint briser ma chimère
Des peines de mon cœur votre cœur a gémi.

Aussi, dans le secret de mon âme froissée,
Je vous confonds tous deux, et ma triste pensée
Va de celui que j’aime à celui que j’aimais.

Hanté par l’un, je sens que l’autre me regarde ;
Je vous complète l’un par l’autre, et je vous garde
Tous deux dans ma tendresse alliés pour jamais.

(1902)

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Commentaires

  1. Moine et grenouille
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    De grenouille et de moine, entretiens éphémères,
    À l'heure où les vallons sont encore endormis ;
    L'ermite à ce qui vit offre un regard d'ami,
    Il ne laisse nul être en solitude amère.

    Il se montre pensif, rêvant plus qu'à demi ;
    Il songe aux excursions qu'il fit avec sa mère,
    Très innocent bambin, en quête de chimères,
    Son coeur n'ayant, d'angoisse, aucune fois gémi.

    La matinée brillante, étoffe non froissée,
    Se prête à du sourire, à de belles pensées ;
    Or, le vieux moine songe à celles qu'il aimait.

    Grenouille avec douceur et calme le regarde ;
    Moine et doux animal, que vos anges vous gardent !
    L'automne, en cet instant, est doux comme jamais.

  2. ''Aussi, dans le secret de mon âme froissée,
    Je vous confonds tous deux, et ma triste pensée
    Va de celui que j’aime à celui que j’aimais.''

    ''La matinée brillante, étoffe non froissée,
    Se prête à du sourire, à de belles pensées ;
    Or, le vieux moine songe à celle qu'il aimait.''

    ''Je n'entends qu'1 seul cri d'1 seul effort bâclé
    Je n'ai aimé que lui - Il m'a donné la clé -
    La cherchant dans mes nuits - Le chercheur de mon rêve -''

  3. Pacisromulus et Remupascis
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    Ils ont fait, pour un jour, une paix éphémère
    Leurs mauvais sentiments ne sont pas endormis ;
    Ils se parlent, pourtant, comme de vieux amis,
    Limpide est leur regard, leur voix n’est point amère.

    Marchant au long des rues, ils vont boire un demi,
    Évoquant tendrement les mânes de leur mère ;
    Je les ai même vus partager des chimères,
    Ce fut impressionnant, mon coeur en a frémi.

    Je sais bien que demain, dans leurs âmes froissées,
    Surgiront à nouveau d’effrayantes pensées ;
    Chacun des deux voudra brûler ce qu’il aimait.

    Le sujet du conflit, vraiment, ça les regarde ;
    Pensant à leur salut, je dis «Que Dieu les garde» ;
    Mais Dieu, dans sa grandeur, ne les garda jamais

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