Poème 'Au fils d’un poëte' de Victor HUGO dans 'Les Contemplations'

Au fils d’un poëte

Victor HUGO
Recueil : "Les Contemplations"

Enfant, laisse aux mers inquiètes
Le naufragé, tribun ou roi ;
Laisse s’en aller les poëtes !
La poésie est près de toi.

Elle t’échauffe, elle t’inspire,
Ô cher enfant, doux alcyon,
Car ta mère en est le sourire,
Et ton père en est le rayon.

Les yeux en pleurs, tu me demandes
Où je vais, et pourquoi je pars.
Je n’en sais rien ; les mers sont grandes ;
L’exil s’ouvre de toutes parts.

Ce que Dieu nous donne, il nous l’ôte,
Adieu, patrie ! adieu, Sion !
Le proscrit n’est pas même un hôte,
Enfant, c’est une vision.

Il entre, il s’assied, puis se lève,
Reprend son bâton et s’en va.
Sa vie erre de grève en grève
Sous le souffle de Jéhovah.

Il fuit sur les vagues profondes,
Sans repos, toujours en avant.
Qu’importe ce qu’en font les ondes !
Qu’importe ce qu’en fait le vent

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Commentaires

  1. J'entends ces paroles profondes
    Et mon coeur s'élance en avant,
    Rêvant d'aller au fil des ondes,
    Rêvant de monter dans le vent.

  2. Ambiphants
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    De quel trésor sont-ils en quête,
    Trésor d’archevêque ou de roi ?
    Cherchent-ils, comme les poètes,
    Le bonheur sous un humble toit ?

    Un blanc papillon les inspire,
    Une sirène, un alcyon,
    Un petit troll les fait sourire,
    Une fleur captant un rayon.

    Toi qui me lis, ne me demande
    Pas vers où ce beau troupeau part,
    Puisque mon ignorance est grande,
    Sans le moindre mot de leur part.

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