Attente
En cette chambre où meurt un souvenir d’aveux,
L’odeur de nos jasmins d’hier s’est égarée…
Pour toi seule je me suis vêtue et parée,
Et pour toi seule j’ai dénoué mes cheveux.J’ai choisi des joyaux… Ont-ils l’heur de te plaire ?
Dans mon cœur anxieux quelque chose s’est tu…
Comment t’apparaîtrai-je et que me diras-tu,
Amie, en franchissant mon seuil crépusculaire ?Des violettes et des algues vont pleuvoir
A travers le vitrail violet et vert tendre…
Je savoure l’angoisse idéale d’attendre
Le bonheur qui ne vient qu’à l’approche du soir.En silence, j’attends l’heure que j’ai rêvée…
La nuit passe, traînant son manteau sombre et clair…
Mon âme illimitée est éparse dans l’air…
Il fait tiède et voici : la lune s’est levée.
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Renée VIVIEN
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque. Renée Vivien était la fille d’une mère américaine et d’un père britannique fortuné qui mourut en 1886,... [Lire la suite]
Quand vient le temps des aveux,
Les langues sont égarées ;
La conscience est mal barrée,
Car on se fait des cheveux.
Avouons ce qui peut plaire ;
Pour le reste, qu'il soit tu.
La franchise, le sais-tu,
N'est pas toujours populaire.
Au lieu de faire pleuvoir
Des reproches, soyons tendres :
Embrassons-nous sans attendre
L'après-midi, ni le soir.
La chanson que j'ai rêvée,
Dont j'aimais le son bien clair,
En ai-je donc perdu l'air ?
Peut-elle être retrouvée ?
Talentueuse et légèrement insolente réplique...