Arums de Palestine
O ma Maîtresse, je t’apporte,
Funèbres comme un requiem,
Lys noirs sur le front d’une morte,
Les arums de Jérusalem.Ils éclosent parmi les râles
De l’amour que l’aube détruit,
Et les succubes aux doigts pâles
Ont respiré leur chair de nuit.Seule, ton âme ténébreuse
Sut les aimer et les choisir,
Etrange et stérile amoureuse
Qui t’abandonnes sans désir.O ma Maîtresse, je t’apporte,
Funèbres comme un requiem,
Lys noirs sur le front d’une morte,
Les arums de Jérusalem.
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Renée VIVIEN
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque. Renée Vivien était la fille d’une mère américaine et d’un père britannique fortuné qui mourut en 1886,... [Lire la suite]
Je rêve qu'en passant ma porte
Je parviens à Jérusalem
Où l'on chante le requiem
Du Créateur et de sa sorte.
Lui mort, subsiste son escorte,
Tous chantant "Non bis in idem",
Sauf un qui répète "Baal Shem" ;
Sans que nul poème n'en sorte.
Oui, ma chanson est ténébreuse
Car mes pensées sont nébuleuses
Aux plus pesants jours de l'été ;
Mon inspiration est allée
Vers ces figures décalées,
Plutôt qu'aux rives du Léthé.
Les trente odalisques accortes
Qui forment le petit harem
Du Maître, et lui servent d'escorte,
Ont bu tout son Château-Yquem
En vidant les mathusalems
Qui étaient derrière la porte ;
Maintenant leurs quinze tandems
Ne servent en aucune sorte.
Mais, faut-il en faire un poème ?
T'as Thudazalemme? Moi j'ai Roboam. C'est peu, je sais...
En ces temps d'apocalypse, des vers impuissants:
http://nullart.free.fr/Guere-de-paix.htm
Croyons-y.