Artémis Partant pour la Chasse
Artémis, ô Déesse au croissant argenté,
Les Nymphes que ravit ton sourire enchanté,
Livrent leurs fronts au vent querelleur, et, sans voiles,
Accourent sur tes pas comme un troupeau d’étoiles.
Et déjà, frémissant autour de ces beaux corps,
Dans les noires forêts, pleines du bruit des cors,
Les molosses de Thrace, ivres de cent caresses,
Lèchent en se pâmant les bras des chasseresses.
O Déesse, tu pars ! Tes grands cheveux dorés
Font resplendir de feux l’horreur des bois sacrés,
Et pour chasser pieds nus parmi les herbes sèches,
Voici l’enfant Éros qui t’apporte ses flèches.
Tu pars, superbe et fière, en tête d’un essaim,
Et, tout prêt à fleurir, le bouton de ton sein
Virginal, que ton sang ambroisien colore,
Rougit comme une rose aux fraîcheurs de l’aurore.Octobre 1849.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
Vision de janvier
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Un ondin, passant sous les saules argentés,
Suit, sans faire aucun bruit, les sentiers enchantés.
La lune est toute ronde et ne porte aucun voile ;
Son éclat fantastique efface les étoiles.
L'ondin se fait léger, il faufile son corps
Entre les arbres noirs, dans les creux du décor.
Une branche parfois le frôle ou le caresse,
Un crapaud, du chemin, s'écarte avec paresse.
D'un hibou, par endroits, les vastes yeux dorés
Ont les mêmes reflets que les vases sacrés
Que recèle le temple aux murs de pierres sèches,
Temple où nul desservant, depuis longtemps, ne prêche.
L'ondin parcourt la nuit, qui sait dans quel dessein,
Peut-être simplement pour écouter l'essaim
Des chants dont son esprit en tout temps se colore ;
Des chants silencieux, du couchant à l'aurore.