Art poétique
Odilon-Jean PÉRIER
Recueil : "Notre mère la ville"
Je fis ce masque pour mes frères
Avec l’or que j’avais volé
(Dieu des chanteurs, ami sévère)
A ma vieille sincérité.Que leurs dédains m’ont réjoui !
- Toute ma vie agenouillée.
Un dieu s’y est épanoui
Comme une rivière emportée.On peut revivre ! On peut se taire…
Ô éternité sans recours
Selon ta flamme solitaire
Ma lyre a dit ce mot d’amour.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Odilon-Jean PÉRIER
Odilon-Jean Périer est un poète belge d’expression française né à Bruxelles le 9 mars 1901 et mort à Bruxelles le 22 février 1928.
De son vrai nom Jean Périer, il choisit le pseudonyme Jean-Odilon Périer pour éviter la confusion avec un acteur célèbre de son époque.
Fils de banquier et petit-fils du général... [Lire la suite]
- Petit jour
- Défaite
- Les fontaines ornées d'écume et d'armes...
- Que m'importe de vivre heureux, silencieux
- Amour, je ne viens pas dénouer vos cheveux
- Comme parle et se tait une fille des hommes
- Allusion aux poètes
- Il pleut. je n'ai plus rien à dire de...
- Le corps fermé comme une jeune rose
- Chaque jour un oiseau rencontre ce garçon
Généalogie de papier
------------------------------
Poètes d'autrefois, mes frères,
M'apprendriez-vous à voler ?
Votre plume, aimable ou sévère,
Aide la mienne à circuler.
Que de trésors sont enfouis
En vos oeuvres accumulées !
Le rire s'y épanouit
Et le deuil, dont l'âme est brûlée.
Ainsi qu'un loyal secrétaire,
Sur vos écrits, je fais retour,
Et, de ma plume solitaire,
Y réponds un peu, chaque jour.
Porte-plume
-------------------
Marchands de parchemin, mes frères,
Votre renom n'est pas volé ;
Ma plume, qui n'est pas sévère,
Ne saurait le dissimuler.
Des longs siècles évanouis
Les paroles accumulées
Font un herbier épanoui,
Même si mainte herbe est brûlée.
Plume, fais-moi leur secrétaire,
Et que tes tracés sans retour,
Dans ma cellule solitaire,
M'accompagnent au fil des jours.
Saint Graphomane
-------
Cet ermite se croit le transcripteur des mondes
Et de son scriptorium n’ouvre pas les rideaux ;
Son esprit, dérivant comme un léger radeau,
Guide négligemment sa plume vagabonde.
Il ne s’attarde point sur des choses profondes,
Mais il peut commenter le babil d’un oiseau ;
Il peut certes penser, mais pas plus qu’un roseau,
Ses vers presque toujours à d’autres vers répondent.
Aucun auteur ne craint qu’on marche sur ses pas ;
L’hommage imitatif, ça ne le gêne pas,
C’est comme rajouter une herbe au paysage.
On peut le constater, ce graphomane est vieux,
À peine pourra-t-il tracer quelques passages
Et faire quelques pas, tranquille, sous les cieux.