Arabesques de malheur
Nous nous aimions comme deux fous;
On s’est quittés sans en parler.
(Un spleen me tenait exilé
Et ce spleen me venait de tout.)Que ferons-nous, moi, de mon âme,
Elle de sa tendre jeunesse !
Ô vieillissante pécheresse,
Oh! que tu vas me rendre infâme!Des ans vont passer là-dessus;
On durcira chacun pour soi;
Et plus d’une fois, je m’y vois,
On ragera : « Si j’avais su! »….Oh! comme on fait claquer les portes,
Dans ce Grand Hôtel d’anonymes!
Touristes, couples légitimes,
Ma Destinée est demi-morte!….- Ses yeux disaient : « Comprenez-vous!
« Comment ne comprenez-vous pas ! »
Et nul n’a pu le premier pas;
On s’est séparés d’un air fou.Si on ne tombe pas d’un même
Ensemble à genoux, c’est factice,
C’est du toc. Voilà la justice
Selon moi, voilà comment j’aime.
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Jules LAFORGUE
Jules Laforgue, né à Montevideo le 16 août 1860 et mort à Paris le 20 août 1887, est un poète du mouvement décadent français. Né dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, il est le deuxième de onze enfants. À l’âge de dix ans, il est envoyé en France, dans la ville de Tarbes d’où est originaire... [Lire la suite]
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