Après avoir longtemps erré sur le rivage
Après avoir longtemps erré sur le rivage
Où l’on voit lamenter tant de chétifs de cour,
Tu as atteint le bord où tout le monde court,
Fuyant de pauvreté le pénible servage.Nous autres cependant, le long de cette plage,
En vain tendons les mains vers le nautonnier sourd,
Qui nous chasse bien loin ; car, pour le faire court,
Nous n’avons un quatrain pour payer le naulage.Ainsi donc tu jouis du repos bienheureux,
Et comme font là-bas ces doctes amoureux,
Bien avant dans un bois te perds avec ta dame :Tu bois le long oubli de tes travaux passés,
Sans plus penser en ceux que tu as délaissés,
Criant dessus le port ou tirant à la rame.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Poisson vagabond
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J’erre en contrebas du rivage,
Soit vers l’aval, soit à rebours ;
Rien d’important sur mon parcours,
C’est un rassurant paysage.
Des humains marchent sur les plages,
Même, parfois, l’un d’entre eux court ;
Je ne retiens pas leurs discours,
Tout cela, c’est du bavardage.
Même leur langage amoureux
N’a rien pour moi de savoureux,
Car il sent trop le mélodrame.
Je laisse donc le flot passer ;
J’y vois chaque barque glisser,
Sans jalouser le gars qui rame.