Août
C’est la fenaison ; personne ne chôme.
Dès qu’on voit du jour poindre les blancheurs,
En groupes épars, les rudes faucheurs
Vont couper le foin au sauvage arôme.Au bord des ruisseaux, d’indolents pêcheurs
Des saules pensifs dorment sous le dôme ;
Et, le soir venu, l’air qui nous embaume
Apporte déjà d’étranges fraîcheurs.Mais, quand midi luit sur les fondrières,
Deux à deux, cherchant de blondes clairières
Où la mousse étend son beau tapis vert,Des couples rieurs vont sous la feuillée
Par un beau ciel d’or tout ensoleillée,
Le panier au bras, mettre le couvert.
(1878)
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Louis-Honoré FRÉCHETTE
Louis-Honoré Fréchette (16 novembre 1839 – 31 mai 1908), poète, dramaturge, écrivain et homme politique, est né à St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (Lévis), Québec, Canada. Bien que son père, entrepreneur, soit analphabète, il étudie sous la tutelle des Frères des écoles chrétiennes. De 1854 à 1860, il fait ses études... [Lire la suite]
J'aime août, car je chôme,
Nu sous la blancheur
Du jour sans fraîcheur,
Mais point sans arôme.