Amour
Ô rêves de jeunesse, éblouissant mirage,
Qui vous arrachera de mon cœur éperdu ?
Qu’étaient donc ma raison, ma force, mon courage,
Qu’ils aient fui pour un mot dans la nuit entendu ?Amour ! oh ! c’est bien toi dont j’ai senti la flamme,
Toi qui fais mon souci, toi qui fais mon effroi !
Ton souffle impérieux a passé sur mon âme ;
Je tremble, je supplie, oh ! que veux-tu de moi ?Qu’on ne me parle plus d’aurore ou de rosée,
De chansons au matin, d’astres au firmament ;
Laissez-moi, par pitié, j’aime, je suis brisée,
Et j’ai tout oublié pour ce cruel tourment.Mais quoi ! je pleure encor ? Oh ! l’amour, c’est la vie,
Le bien, le beau, le grand, la foi, la vérité ;
C’est Dieu même qui parle et soudain nous convie
A jouir tout vivants de l’immortalité !Écoutez, écoutez : j’aime, je suis aimée,
Je puis vaincre la mort et braver l’inconnu ;
Mon ciel était obscur, mon âme était fermée ;
Voici : le jour s’est fait et l’amour est venu !Juillet 18…
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Louisa SIEFERT
Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française. Issue d’une famille protestante établie à Lyon, elle reçoit une éducation religieuse. Son père était originaire de Prusse et sa mère du canton de Thurgovie en Suisse. Son premier recueil de poèmes,... [Lire la suite]
“Nulle différence entre l’être et le non-être, si on les appréhende avec une égale intensité” Cioran
Amour
’’Je n’ai jamais croisé l’amour ’’ même volage
Le destin l’a voulu sans atomes crochus
Qui se soient mélangés à des songes déchus
Déjà de l’avouer conduit au profilage
Du sentiment humain - Ma mère parlait de rage
D’un air si consterné sur mes goûts mal fichus
Elle n’aimait rien de moi surtout mes mots fourchus
Le langage est amour autant que son courage
A cette confession métaphysique en l’air
L’air de rien est douleur quand aimer est enfer
Que répondre à cela ? Je n’ai pas osé dire
Que d’aimer en silence était un dur combat
Je n’ai rien répondu - Mais j’ai pensé tout bas
Que l’amour le plus triste est de s’en interdire
20/04/2018 - Pour Nathalie
Octoporc de gueules
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L'octoporc rouge et rose est un être volage ;
Il ne sait gouverner ses atomes crochus,
C'est un héros perdant, c'est un prince déchu,
Un faible contenu dans un lourd emballage.
Il ne s'enflamme pas, ni d'amour, ni de rage,
Il gère quelques biens, ceux qui lui sont échus ;
Il explore la Voie par des sentiers fourchus,
Une oeuvre pour laquelle il a peu de courage.
Bien loin d'être un archange, un seigneur de l'éther,
Ressemblant davantage aux démons de l'enfer,
Il ne sait ce qu'il cherche et n'ose pas le dire.
Peu fait pour le travail, ni pour le dur combat,
Il compose du texte, il chantonne tout bas,
Il rit au vieux proverbe «Interdit d'interdire».
Amphisbène de sinople
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Entre mes deux cerveaux règne un fort décalage,
Je suis un amphisbène, un poisson mal fichu ;
Je ne refuse point le sort qui m’est échu,
Car, j’en ai l’impression, ça se calme, avec l’âge.
Au flot de mes désirs cela fait un barrage,
Mon coeur est prisonnier entre des doigts crochus ;
Ça fait rire un démon, danseur aux pieds fourchus,
Je ne sais quel gibier l’attire en ces parages.
J’ai parlé de la chose à des oiseaux de l’air,
Sans le moindre souci parcourant le ciel clair ;
Alors, ils ont souri, mais sans me contredire.
J’ai goûté cependant les plaisirs d’ici-bas,
Avec mes compagnons j’eus d’amusants débats ;
Ce furent des leçons qui me ragaillardirent.