Amitié. À Mlle N***
Je connais un petit ange
Lequel n’a jamais mouillé
Sa blanche robe à la fange
Dont notre monde est souillé.C’est lui qui donne le change
Au pauvre cœur dépouillé
Que l’amour, vautour étrange,
D’un bec cruel a fouillé.Cet ange, qui vous ressemble,
Sous son aile nous rassemble :
C’est la divine Amitié.Son regard est doux et calme ;
Il m’offre sa chaste palme…
En voulez-vous la moitié ?
(1876)
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Louis-Honoré FRÉCHETTE
Louis-Honoré Fréchette (16 novembre 1839 – 31 mai 1908), poète, dramaturge, écrivain et homme politique, est né à St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (Lévis), Québec, Canada. Bien que son père, entrepreneur, soit analphabète, il étudie sous la tutelle des Frères des écoles chrétiennes. De 1854 à 1860, il fait ses études... [Lire la suite]
Ange fripon
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Il apprécie parfois, l’ange,
Un gentil baiser mouillé ;
Lui interdis-tu la fange,
Tu l’en trouveras souillé.
Fréchette, à l’amour qui change,
Si ton coeur fut dépouillé,
Ne dis pas que c’est étrange,
Dis juste : « J’ai cafouillé. »
Ton sonnet, qui te ressemble,
Se veut un mot qui rassemble
Contre Amour, pour Amitié ;
Mais l’amour, violent ou calme,
Sur l’amitié veut la palme ;
Et non point « moitié-moitié. »
Fleurs d’un monde invraisemblable
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Notre monde est-il étrange ?
Notre herbage, il est mouillé,
Nos chemins sont de la fange,
Nos ruisseaux sont bien souillés.
Les corps en terre se changent,
De leur âme dépouillés ;
Car il n’en sort pas des anges,
Ni des saints agenouillés.
Vraiment, ce monde ressemble
Aux dortoirs où se rassemblent
Des oiseaux pleins d’amitié ;
Pourvu que leur nuit soit calme,
Ils s’aimeront sous les palmes ;
La Nature en a pitié.
Danseuse du siècle passé
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Toi, serais-tu donc un ange
De ses ailes dépouillé ?
Ou bien l’ondine du Gange
Avec ses cheveux mouillés ?
En ancêtre je me change,
De ma force dépouillé ;
Ce n’est pas un sort étrange,
Je suis juste un peu rouillé.
À mes rêves tu ressembles
Dans la lumière qui tremble ;
Et je ne dors qu’à moitié.
Dans la cour, le vent se calme,
Qui n’agite plus les palmes ;
Je songe à notre amitié.
Danseuse du siècle passé (retouche)
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Toi, serais-tu donc un ange
De ses ailes dépouillé ?
Ou bien l’ondine du Gange
Avec ses cheveux mouillés ?
En ancêtre je me change,
Humblement agenouillé ;
Ce n’est pas un sort étrange,
Je suis juste un peu rouillé.
À mes rêves tu ressembles
Dans la lumière qui tremble ;
Et je ne dors qu’à moitié.
Dans la cour, le vent se calme,
Qui n’agite plus les palmes ;
Je songe à notre amitié.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2021/01/10/danseuse-du-siecle-passe/