Amazone Nue
Amazone aux reins forts, solide centauresse,
Tu tiens par les cheveux, sans mors et sans lien,
Ton cheval de Titan, monstre thessalien ;
Ta cuisse avec fureur le dompte et le caresse.On voit voler au vent sa crinière et ta tresse.
Le superbe coursier t’obéit comme un chien,
Et rien n’arrêterait dans son calme païen
Ton corps, bâti de rocs comme une forteresse.Franchissant d’un seul bond les antres effrayés,
Vous frappez du sabot, dans les bois non frayés,
Les pâtres chevelus et les troupeaux qui bêlent.Toi, Nymphe, sans tunique, et ton cheval sans mors,
Vos flancs restent collés et vos croupes se mêlent,
Solide centauresse, amazone aux reins forts !Octobre 1847.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
Amazone matinale
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L’amazone, ayant bu un grand bol de thé vert,
Nous chante une chanson par elle composée
Dont les paroles sont légèrement osées,
Mais sans inconvénient pour un esprit ouvert.
La mélodie en est tendre comme rosée ;
Le rythme, par instants, est vif comme l’éclair.
Amazone, ma soeur, que tes accents sont clairs
Et que ton ironie est savamment dosée !
Tu chantes pour les rois et pour les braves gens,
Pour ceux que divertit ton style dérangeant :
«Élégance», chez toi, rime avec «insolence».
Envers toi, je le crois, nul ne sera méchant,
Car nobles et valets ont besoin de ton chant :
Mais je les vois aussi écouter ton silence.
Noble amazone
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Cavalière et cheval, des deux je m’émerveille,
Je les bénis au nom du fils du charpentier ;
Je les vois s’avancer sur un petit sentier
Aux magiques instants où la forêt s’éveille.
Le sanglier du bois dans sa bauge sommeille,
Il veut se reposer pendant un jour entier ;
L’amazone contemple un buisson d’églantiers
Où vient se restaurer la matinale abeille.
Un faune vagabond à nos yeux apparaît ;
L’étalon ralentit, puis marque un temps d’arrêt,
Car il ne sait que dire à cette sentinelle.
Les oiseaux, par leur chant, appellent au plaisir,
La belle cavalière écoute son désir ;
Ma plume t’accompagne, Amazone éternelle.
Regard optimiste
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L'hiver se termine
Sur ce vieux calendrier,
J'ai déjà moins froid.