Amarissimes
Est-ce moi qui pleurais ainsi
- Ou des veaux qu’on empoigne -
D’écouter ton pas qui s’éloigne,
Beauté, mon cher souci ?Et (je t’en fis, à pneumatique,
Part, – sans aucun bagou)
Ces pleurs, ma chère, avaient le goût
De l’onde adriatique.Oui, oui : mais vous parlez de cri,
Quand je repris ma lettre.
Grands dieux !… J’aurais mieux fait, peut-être,
D’écrire à son mari.
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Paul-Jean TOULET
Paul-Jean Toulet, né à Pau (Basses-Pyrénées) le 5 juin 1867 et mort à Guéthary (Basses-Pyrénées) le 6 septembre 1920, est un écrivain et poète français, célèbre par ses Contrerimes, une forme poétique qu’il avait créée. Paul-Jean Toulet perd sa mère à sa naissance. Tandis que son père regagne l’île... [Lire la suite]
L'amour est parfois indécis :
Dans le temps qu'il empoigne
Un coeur, son regard s’en éloigne,
L'amour n'est pas précis.
L'amour n'est pas systématique,
N'a pas toujours bon goût
Et transforme en simple ragoût
Le plus fin viatique.
Supporte-t-il d'être décrit
Aux pages d'une lettre ?
Il vaut mieux un sonnet, peut-être ;
Faisons-en le pari.