Air de biniou
Non, non, ma pauvre cornemuse,
Ta complainte est pas si oiseuse ;
Et Tout est bien une méprise,
Et l’on peut la trouver mauvaise ;Et la Nature est une épouse
Qui nous carambole d’extases,
Et puis, nous occit, peu courtoise,
Dès qu’on se permet une pause.Eh bien ! qu’elle en prenne à son aise,
Et que tout fonctionne à sa guise !
Nous, nous entretiendrons les Muses.
Les neuf immortelles Glaneuses !(Oh ! pourrions-nous pas, par nos phrases,
Si bien lui retourner les choses,
Que cette marâtre jalouse
N’ait plus sur nos rentes de prise?)
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Jules LAFORGUE
Jules Laforgue, né à Montevideo le 16 août 1860 et mort à Paris le 20 août 1887, est un poète du mouvement décadent français. Né dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, il est le deuxième de onze enfants. À l’âge de dix ans, il est envoyé en France, dans la ville de Tarbes d’où est originaire... [Lire la suite]
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Rimes barbares
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Jules Laforgue s'aventure
En des dissonances majeures ;
Au long du chant, ça devient pire,
On ne sait ce qu'on en peut faire.
Les rimes étranges qui courent
Au long du texte sont barbares ;
Le barde, en contant cette histoire,
Une absurde harmonie instaure.
Laforgue, rimeur débonnaire,
Tu parviens à me faire rire ;
Car je sais que ton âme est pure
Et pourtant jamais ne s'apeure.
Je t'imagine, à la guitare,
Accompagnant tes mots sonores
D'accords qui sobrement concourent
Au chant que la Muse t'inspire.