Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs
Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs,
Doucement je languis, doucement je me pâme,
Dessus ta lèvre molle erre et flotte mon âme
Saoule de la douceur des plus douces humeurs.Je la vois qui volète entre les vives fleurs
Et ne craint tes beaux yeux clairs et ardents de flamme ;
Sur ton bord soupirant la cannelle et le bame,
Altérée elle boit au fleuve des odeurs,Au paradis d’amour elle est ores ravie,
Je ne sais si je suis ou mort ou bien en vie,
Car ce baiser me donne et la vie et la mort.Cà que je baise encor ces fleurettes écloses,
Ah ne me baisez plus, hé rebaisez encor,
Trop heureux si je meurs sur ces lèvres de roses.
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Isaac HABERT
Isaac Habert, né à Paris vers 1560 et mort vers 1625, est un poète baroque français.
Issu d’une famille d’écrivains, il écrit sur des thèmes scientifiques, religieux et amoureux.
Il fut valet de chambre et secrétaire du roi Henri III. Dans sa jeunesse, il avait été au service de Guy de Saint-Gelais, seigneur... [Lire la suite]
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Ce n'est pas évident de construire des rimes
Pour noter ce que dit cent fois mieux le regard.
Prendre ses sentiments pour un point de départ
Peut être ressenti comme atteinte à l'intime.
Pourtant, offrir des vers qui telle chose expriment,
Ça contient des échos de magie, quelque part,
Même si ce ne sont que quelques mots hagards,
On sent que néanmoins ils touchent au sublime.
Les discours en écho, les gestes en accord,
La preuve que l'amour est toujours le plus fort,
Celui qui vous endort sur une même couche.
Seule une chose peut faire taire ce chant,
C'est l'instant où nos corps, enfin se rapprochant,
Se voient coeur contre coeur et bouche contre bouche.