Adieu. À Son Excellence Lady Minto
Madame, vous avez passé dans notre Histoire
Ainsi qu’un météore au lumineux sillon,
Ou plutôt comme un vol vibrant de papillon
Teintant ses ailes d’or d’un poudroiement de gloire.Et vous allez partir !… Mais, charmant médaillon,
Votre douce figure au fin profil d’ivoire
A conquis pour toujours place en notre mémoire,
Nimbée à tout jamais d’un immortel rayon.Car, dans le tourbillon doré qui vous entraîne,
Pour nous, vous resterez longtemps la souveraine
Que nos petits enfants apprendront à bénir.Vous règnerez absente au fond de nos pensées ;
Et plus tard, remontant vers les scènes passées,
Nos cœurs tressailleront à votre souvenir.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Louis-Honoré FRÉCHETTE
Louis-Honoré Fréchette (16 novembre 1839 – 31 mai 1908), poète, dramaturge, écrivain et homme politique, est né à St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (Lévis), Québec, Canada. Bien que son père, entrepreneur, soit analphabète, il étudie sous la tutelle des Frères des écoles chrétiennes. De 1854 à 1860, il fait ses études... [Lire la suite]
Monstre lumineux
------
Ce noble monstre arbore un corps fait de lumière,
Je vois sur son blason de très vives couleurs ;
Je crois qu’il est loin d’être un oiseau de malheur,
Lui qui courtoisement visite nos chaumières.
Merlin lui enseigna d’excellentes manières,
Afin qu’il fût aimé des hommes de valeur ;
Il sait se rafraîchir au temps de la chaleur,
Faisant un éventail de sa grande bannière.
La muse qu’avec lui j’entendis bavarder
Désirait qu’avec elle il s’en vînt lézarder ;
Mais il était plutôt d’une humeur vagabonde.
Vers le bord du grand fleuve il marche lentement,
Une étoile déjà s’allume au firmament ;
Un poisson le salue, venu des eaux profondes.
Le veuf et la vagabonde
D’un vitrail christique arrive une lumière
Qui jette sur le sol de multiples couleurs,
En les voyant un veuf ne peut bloquer ses pleurs,
Il ressent dans son cœur une présence entière
(La beauté est, d’amour, fidèle nourricière,
L’accompagne toujours une tendre chaleur,
C’est pourquoi nous offrons à l’être aimé des fleurs
Et rarement des pierres, hormis des singulières).
L’émoi extatique souhaitant pour lui garder
Prestement il l’essuie, mais il est regardé
De l’entrée du lieu saint par une vagabonde.
La mendiante croyant qu’il avait du tourment
Lui offre à sa sortie un regard si charmant
Qu’il l’invite en retour à partager son monde.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2021/04/21/monstre-lumineux/