Absence
Reviens, reviens, ma bien-aimée !
Comme une fleur loin du soleil,
La fleur de ma vie est fermée
Loin de ton sourire vermeil.Entre nos cœurs tant de distance !
Tant d’espace entre nos baisers !
Ô sort amer ! ô dure absence !
Ô grands désirs inapaisés !D’ici là-bas, que de campagnes,
Que de villes et de hameaux,
Que de vallons et de montagnes,
À lasser le pied des chevaux !Au pays qui me prend ma belle,
Hélas ! si je pouvais aller ;
Et si mon corps avait une aile
Comme mon âme pour voler !Par-dessus les vertes collines,
Les montagnes au front d’azur,
Les champs rayés et les ravines,
J’irais d’un vol rapide et sûr.Le corps ne suit pas la pensée ;
Pour moi, mon âme, va tout droit,
Comme une colombe blessée,
S’abattre au rebord de son toit.Descends dans sa gorge divine,
Blonde et fauve comme de l’or,
Douce comme un duvet d’hermine,
Sa gorge, mon royal trésor ;Et dis, mon âme, à cette belle :
« Tu sais bien qu’il compte les jours,
Ô ma colombe ! à tire d’aile
Retourne au nid de nos amours. »
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Théophile GAUTIER
Pierre Jules Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d’art français, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872 à 61 ans. Né à Tarbes le 30 août 1811, le tout jeune Théophile garde longtemps « le souvenir des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille... [Lire la suite]
- J'ai laissé de mon sein de neige
- À Claudius Popelin (Sonnet II)
- Les Deux Âges
- La Mort dans la vie - Chapitre 5
- Albertus, 13 - CXXI à CXXII
- Montée sur le Brocken
- Oui, Forster, j'admirais ton oreille...
- En allant à la Chartreuse de Miraflorès
- La Mort dans la vie - Chapitre 8
- Vous ne connaissez pas les molles...
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire