A une tête de mort
Mon frère, d’où ,viens-tu ? Dans quel siècle? Comment?
Que contint le cerveau qui fut dans cette boîte ?
L’Infini douloureux? ou la pensée étroite
Qui fait qu’on vit et meurt sans nul étonnement ?Chacun presque, ici-bas, suit naturellement,
Sans rien voir au delà du cercle qu’il exploite,
La route de l’instinct si commode et si droite,
Et toi tu fus ainsi jusqu’au dernier moment.Oui! mais comme eux aussi, à l’heure solennelle,
Ne sachant rien des cieux, ô frère tu partis
Les yeux illuminés de lointains paradis!Va, ta vie est bien peu, si terrible fut-elle.
Frère! tu crus entrer dans la fête éternelle,
Et rien n’éveillera tes atomes flétris.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Jules LAFORGUE
Jules Laforgue, né à Montevideo le 16 août 1860 et mort à Paris le 20 août 1887, est un poète du mouvement décadent français. Né dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, il est le deuxième de onze enfants. À l’âge de dix ans, il est envoyé en France, dans la ville de Tarbes d’où est originaire... [Lire la suite]
- Mettons un doigt sur la plaie
- Dimanches (Je ne tiens que des mois)
- Dimanches (Les nasillardes cloches)
- Dimanches (J'aime, j'aime de tout mon...
- Complainte de l'ange incurable
- Complainte des débats mélancoliques et...
- Cas rédhibitoire (Mariage)
- Complainte à Notre-Dame des Soirs
- Nobles et touchantes divagations sous la Lune
- Dimanches (Ils enseignent)
- À Paul Bourget (9)
- Rêve (9)
- Épicuréisme (6)
- Dimanches (N'achevez pas...) (5)
- Complainte du pauvre chevalier-errant (4)
- Complainte-placet de Faust fils (4)
- Autre complainte de l'orgue de barbarie (3)
- Complainte de la Lune en province (3)
- Complainte des pubertés difficiles (3)
- Complainte d'un certain dimanche (3)
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire