À une promeneuse nue
Prends exemple sur la colline
Qui doit accoucher du raisin.
Elle, des feuilles de ses vignes,
Pourrait aussi se contenter.Pourtant, des châles en gazon,
De la fourrure des buissons,
Des bonnets, des manchons de thym
Où cachent leurs jeux les lapins,Elle costume sa beauté.
– Et toi, coquette extravagante,
Qui de ta seule peau te gantes,
Avril, tu te crois en été !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Raymond RADIGUET
Raymond Radiguet est un écrivain français, né le 18 juin 1903 à Saint-Maur et mort le 12 décembre 1923 à Paris.
Ainé de sept enfants, il est le fils du dessinateur Maurice Radiguet (1866-1941). Sa mère est Jeanne Marie Louise Tournier (1884-1958).
Après l’école communale, il passe l’examen des bourses et entre au... [Lire la suite]
Chalet de Piaf-Tonnerre
------------------------
Plus haut, plus haut que les collines,
Sur un fort nuage d'argent
Où ne viennent jamais les gens,
Piaf-Tonnerre est dans sa chaumine.
Il n'y cultive nul gazon ;
Il voit ses chevaux qui voltigent
Et cela n'a rien d'un prodige,
Fortes sont les ailes qu'ils ont !
Rieur est le soleil d'été ;
Il se rafraîchit quand il vente
Et se met en dérive lente
Vers le ponant, sans se hâter;
Ambiconnil
-------------
J'habite un souterrain dans un bois de sapins,
Dans la friche voisine est une herbe ténue ;
Je suis l'Ambiconnil, et non l'Ambilapin,
Une telle nuance est, certes, méconnue.
Je fus pris pour sujet d'une fable en latin,
Une pièce de vers que nul n'a retenue ;
Des textes les plus beaux, le sort est incertain,
C'est ce que dit le druide à la barbe chenue.
Des barbares l'ont-ils fait passer par le feu ?
Je sais qu'ils sont très forts à de tels petits jeux
Et qu'ils le font avec une grâce ineffable.
Je ne parlerai plus de ces mal élevés,
J'attends qu'un autre auteur nous fasse un autre fable ;
C'est un fort beau sujet, pour des gens cultivés.
VNCMcxjlDfTySXoa
gCxQNZMRGUEaO