À toi, Ronsard, à toi
À Ronsard
POUR UN AMI QUI PUBLIAIT UNE ÉDITION DE CE POËTE.À toi, Ronsard, à toi, qu’un sort injurieux
Depuis deux siècles livre aux mépris de l’histoire,
J’élève de mes mains l’autel expiatoire
Qui te purifiera d’un arrêt odieux.Non que j’espère encore, au trône radieux
D’où jadis tu régnais, replacer ta mémoire ;
Tu ne peux de si bas remonter à la gloire :
Vulcain impunément ne tomba point des cieux.Mais qu’un peu de pitié console enfin tes mânes ;
Que, déchiré longtemps par des rires profanes,
Ton nom, d’abord fameux, recouvre un peu d’honneur !Qu’on dise : Il osa trop, mais l’audace était belle ;
Il lassa, sans la vaincre, une langue rebelle,
Et de moins grands, depuis, eurent plus de bonheur.
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Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 24 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Né à Moreuil le 6 novembre 1752, le père de l’auteur, Charles-François Sainte-Beuve, contrôleur principal des droits réunis et conseiller municipal à... [Lire la suite]
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Ronsard polychrome (Pays de Poésie 1-6-14)
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Ah, ces mots ronsardiens, de toutes les couleurs !
J’aimerais en orner ma fenêtre et ma porte ;
J’aimerais absorber la douceur qu’ils apportent
Et qui peut mettre fin à toutes les douleurs.
Ronsard, tu nous montras comment parler aux fleurs ;
Comment apprivoiser les parfums qui en sortent
Et comment les offrir à des muses, de sorte
Que sourie leur visage et que sèchent leurs pleurs.
Si la vie n’est qu’un rêve, il ne faut qu’on se ronge
À trop en supporter la charge à bout de bras,
À trop analyser vérités et mensonges ;
Aimons plutôt les fleurs. Elles ne durent pas ?
Mais vois comme elles vont calmement au trépas,
Sans y faire attention, sans trembler, comme en songe.